30/09/2005
Spécial
Emploi Et
si vous changiez d'entreprise ?
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Avant
de vous décider, faites le point sur votre entreprise
et consultez des proches. Attention, si vous êtes en poste,
restez discret. |
Atmosphère détestable,
missions que vous jugez inintéressantes, salaire médiocre
et sans évolution prévisible, mauvaises relations
avec votre employeur, perspectives d'évolution de poste limitées
à l'image des responsabilités que l'on vous a conférées...
Vous avez fait le point : ce n'est pas tant votre métier
qui vous empoisonne la vie que là où vous travaillez.
Il ne faut plus hésiter : changez !
Il n'y a pas réellement de moment particulièrement
propice pour changer de travail. Attendre telle évolution
de la conjoncture ou telle proposition de poste mirifique est
chimérique. Inversement, il n'existe pas de période
où il est totalement déconseillé de quitter
un job. C'est toujours le bon moment pour changer d'employeur
à partir du moment où c'est vous qui le décidez.
"Hormis peut-être lors de veilles de vacances ou
de fêtes, il n'y a pas de période totalement déconseillée
pour se mettre en chasse d'un nouvel emploi", affirme Didier
Thomassin, consultant pour Mercuri Urval, cabinet de conseil
aux entreprises dans la gestion des ressources humaines.
Pour autant, il ne faut pas se décider sur un coup de
tête. Prendre le temps de la réflexion et mûrir
son nouveau projet - que l'on se mette à son compte
ou que l'on change de société - sont essentiels.
Cela vous évitera de lâcher la proie pour l'ombre
et de tomber de haut. Soit que vous vous retrouviez le bec dans
l'eau, sans emploi, soit que vous vous aperceviez, un peu tard,
que l'herbe n'est pas forcément plus verte chez le concurrent.
"Il est important de faire le point en dressant une liste
des aspects positifs et négatifs de son emploi actuel
et de celui convoité", indique Didier Thomassin.
"La période la plus favorable pour mûrir une
décision est pendant les vacances. Vous avez alors le
temps de faire un bilan personnel en toute sérénité",
ajoute Philippe Vidal, PDG du cabinet de recrutement et de conseil
en ressources humaines Vidal Associates.
Il
faut mûrir sa décision avant de sauter le
pas"
Didier Thomassin, Mercuri Urval
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Autre étape cruciale :
demander l'avis de personnes de confiance. Que ce soit sa famille,
son conjoint, des amis ou des relations professionnelles discrètes,
il faut absolument confronter votre projet de mobilité
à des regards extérieurs avant de prendre une
décision. Une démarche d'autant plus importante
si votre salaire actuel pèse pour une large part dans
votre budget familial ou si vos projets impliquent de déménager
dans une autre région.
Changer d'employeur oui... mais gare aux indiscrétions
pendant votre quête d'un nouvel emploi. "Sauf cas
particulier où il y a une transparence tolérée
dans l'entreprise, comme avant une fusion acquisition par exemple,
la démarche doit être la plus confidentielle possible.
Tout en entreprenant des démarches, il faut savoir conserver
une mine de circonstance au bureau, ce qui est souvent très
difficile psychologiquement et intellectuellement", reconnaît
Didier Thomassin.
"Lors de la recherche du nouvel emploi, il faut faire preuve
de rigueur dans son organisation : s'obliger à consacrer
chaque semaine X heures à sa recherche. Dans le même
temps, il faut bien séparer les univers et s'interdire
d'y penser pendant vos heures de bureau où vous devez
continuer à faire votre travail normalement. Ce n'est
que le soir ou les week-ends que vous devez consacrer du temps
à la recherche de votre nouvel emploi", précise
Philippe Vidal.
Gare aussi, si vous recherchez un emploi dans le secteur d'activité
où vous travaillez, à être vigilant lorsque
vous déposez votre curriculum dans une CVthèque
ou que vous répondez à des offres issues de concurrents
directs ou de sociétés clientes ou fournisseurs
de votre employeur actuel. "Il y a toujours un risque d'indiscrétion,
c'est le jeu. Mais il faut aussi savoir s'en prémunir
en s'efforçant d'essayer d'identifier quelle société
est derrière une annonce en aveugle", ajoute Didier
Thomassin. Et de citer des exemples de candidats qui avaient
postulé pour un emploi... dans leur propre entreprise.
Quand
partir ?
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"Quand
vous sentez que vous tournez en rond ou qu'il n'y a pas
d'évolution possible dans l'entreprise, c'est le
bon moment", assure Didier Thomassin. Avoir fait
le tour d'un sujet ou ne pas pouvoir évoluer dans
sa fonction parce que l'entreprise ne le permet pas sont
de bons indicateurs. Le signal d'alerte intervient généralement
quand on commence à s'ennuyer à son poste
et que l'on n'est plus épanoui.
D'une manière générale, une personne
employée se sentira très investie dans son
travail la première année car elle subit
tout d'abord une période d'essai et qu'elle est
en phase d'apprentissage et de découverte. La deuxième
année est la phase d'application de ce qu'on a
appris. C'est par la suite que le sentiment de "tourner
en rond" peut apparaître. A moins qu'une nouvelle
mission ne vous soit confiée. Le processus reprenant
alors de zéro. |
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