Journal du Net > Management >  Olivier de Kerhor (Aurience International)
CARRIERE
 
30/09/2005

Olivier de Kerhor (Aurience International)
Réussir son entretien d'embauche

Le chasseur de tête aborde les différents points pour passer avec succès l'ultime étape du recrutement : l'entretien d'embauche.
  Envoyer Imprimer  

Les 30 questions pièges

Réussir CV et entretien
CV : les dernières tendances
Ces machines qui trient vos CV
Les 30 questions pièges
Réussir son entretien
Les exigences des managers qui recrutent sont aujourd'hui pointues. Ils ne veulent prendre aucun risque. Pour convaincre, les entretiens de recrutement doivent être bien préparés, structurés, efficaces. A tous niveaux de postes, mais encore plus à des postes de cadres supérieurs ou cadres dirigeants, vous devez transformer ce qui est appelé "entretien de recrutement" en une réunion de travail opérationnelle. En effet, la mise en situation de part et d'autre permet de juger et de jauger son interlocuteur dans un contexte réel, opérationnel, celui dans lequel il sera lorsque vous serez d'accord pour travailler ensemble.

Conseils pour préparer et conduire un entretien d'embauche
Vous avez connaissance de la définition de poste exacte et vous avez évidemment des renseignements sur l'entreprise pour laquelle vous postulez. Posez-vous la bonne question : "Pour quelles raisons essentielles le manager serait-il tenté de m'embaucher ?" Les réponses ne doivent pas être généralistes ou standards : il faut trouver des ingrédients essentiels attractifs, bénéfiques et alimenter le discours par des faits réels. Vous devez être, aux yeux du recruteur, un talent unique dans son domaine. C'est un gros travail sur soi à réaliser, travail indispensable car il permettra de rendre le débat intéressant, d'avoir un vrai discours attrayant, de laisser une bonne image : ainsi, vous (candidat) et lui (recruteur) aurez passé un bon moment.


L'entretien sert à discuter de tout ce qu'il n'apparaît pas dans le curriculum vitae."

Vous éviterez sans aucun doute la question qui n'a, à mon sens, aucun intérêt : quel est votre parcours ? Le CV que vous avez remis avant votre rencontre a permis au recruteur de sélectionner votre dossier grâce à votre parcours, inutile donc de perdre votre temps à exprimer tout haut ce qu'à priori le recruteur a déjà lu tout bas. L'intérêt d'une rencontre est justement de découvrir tout ce que nous ne pouvons pas lire sur un CV : c'est l'objet essentiel de ce rendez-vous.

Ce qui n'est pas inscrit sur le CV

Comportement, personnalité, réactivité, capacité d'adaptation, de réaction, d'empathie, niveau de stress, d'énergie, facilité d'élocution, de compréhension, d'écoute, facteurs de motivation et de démotivation… Tout ceci n'est pas exprimé sur un CV et certainement pas sur une lettre de motivation Il faut éviter la lettre de motivation. Elle est sans intérêt. Uniquement de complaisance, elle passe souvent à coté du sujet principal. Il faut juste faire une petite lettre d'accompagnement. Dans le même registre, il faut éviter à tout prix la photo. N'oubliez pas que vous êtes une vraie compétence et c'est cette compétence que le décisionnaire va acheter. Si ce décisionnaire achète ou élimine une compétence " une valeur, un produit " sur une photo ou d'après un cursus sur un papier, il n'est pas bon de rencontrer et encore moins d'entrer dans cette entreprise, c'est à coup sûr un échec à terme. Mais 70 % restent encore très subjectifs : le feeling.

Présentez-vous
Cette question est posée mais votre présentation doit durer au maximum trois minutes. Très rapidement reprenez la maîtrise du rendez-vous. Accrochez votre interlocuteur sur des sujets essentiels, comportez-vous exactement comme en situation réelle, comme dans une réunion en face de votre patron. Vous avez préparez vos questions sur un bloc note qu'il faut sans hésitation mettre sur la table. Situation identique à celle d'une réunion, considérez que vous faites déjà parti de la maison, votre comportement sera celui que vous aurez en situation réelle : vous ne serez donc pas "le plus petit face au plus fort". Vous défendez vos intérêts, vous montrez votre capacité à prendre les responsabilités que l'on vous présente, mais de votre côté vous désirez aussi connaître votre interlocuteur, savoir chez qui vous mettez les pieds, avoir des renseignements sur votre futur employeur.

Pour quelles bonnes raisons déciderait-il de m'embaucher ?
Le fait d'avoir un beau diplôme et une excellente expérience ne suffisent pas. Travailler à la concurrence n'est pas non plus un critère d'excellence. En revanche le recruteur manager, actionnaire ou non de son entreprise, va comprendre rapidement à travers vos propos s'il doit vous embaucher, quel est l'intérêt pour lui-même et/ou pour son entreprise. Il va juger si le fait de vous intégrer va être bénéfique pour lui. C'est là le point essentiel de votre discours pour le convaincre durant cette rencontre. Une fois ceci acquis, les autres éléments sont annexes, certes importants mais ne suffisent pas pour remporter la décision. Il est utile d'argumenter dans ce sens, cette préparation se réalise avec les experts qui ont la connaissance parfaite du poste et de l'entreprise, ce sont les consultants qui vous accompagnent dans cette aventure : votre cabinet de recrutement ou votre chasseur de têtes.


Mettez-vous en position de collaborateur dans son équipe."

Préparer un discours business attractif, convaincant
Le manager qui recrute a envie d'entendre comment le candidat va s'intégrer dans sa stratégie, dans son développement, et comment ce même candidat va lui (recruteur décisionnaire) permettre de réussir son challenge, ses objectifs, sa cadence de production, la maîtrise des coûts ou des achats, bref…réussir l'ensemble de ses objectifs. Tout manager que vous avez en face de vous a des comptes à rendre à son directeur, son président, ses actionnaires ou son banquier. Il est condamné à réussir. Prouvez-lui qu'avec vous il va réussir.

Intéresser votre interlocuteur, faites lui passer un bon moment
Cela vous permettra de vous distinguer des autres candidats concurrents.
Dîtes vous bien que les trois ou quatre candidats en "short list" dont vous faites parti, sont tous à priori excellents, validés et motivés pour le même poste.
Alors il va falloir créer la différence.

Si :
- Vous avez gagné la maîtrise de l'entretien.
- Vous avez réussi à vous mettre et à mettre le manager en situation opérationnelle.
- Vous avez créé une situation comportementale équitable.
- Vous avez réussi à le convaincre.
- Vous avez prouvé votre compétence.

Alors :
Il vous a jugé en situation réelle.
Il vous a déjà considéré comme un collaborateur dans son équipe.
Il a passé un excellent moment, le feeling est bon.
Il a besoin de vous pour réussir.

Finalement, vous allez être positionné en tête du peloton que vous soyez passé le dernier ou le premier cela n'a aucune incidence : vous avez gagné votre entretien.

Parcours

Olivier de Kerhor, diplômé d'une école supérieure de commerce, 17 ans d'expérience de chasseur de têtes après avoir exercé au sein de plusieurs grandes entreprises internationales, pendant 13 ans, des fonctions de Direction générale de groupe ou de filiale. Il a créé le cabinet Aurience international (executive search) en 1998 et utilise des méthodes structurées qui ont fait leurs preuves pour effectuer avec succès les missions de recherche de cadres par approche directe.


Les 30 questions pièges


JDN Management Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Quelle est la compétence la plus importante pour être performant au travail ?

Tous les sondages