Journal du Net > Management >  Dossier : Obtenir un diplôme avec l'e-learning - Hubert Malivoir (Nestlé Waters)
CARRIERE
 
12/04/2006

Hubert Malivoir (Nestlé Waters)
"On assimile mieux les cours en restant dans un contexte professionnel"

Hubert Malivoir, 40 ans, a été diplômé en 2003 du MBA de la Warwick Business School, qu'il a suivi à distance pendant trois ans. Retour d'expérience.
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Didier Tattevin
(France Telecom)


Site
  Warwick Business School

Parce que des déplacements professionnels fréquents ne lui permettent pas de suivre un MBA à temps partiel, Hubert Malivoir opte pour la formation à distance. Cela lui ouvre les portes des établissements du monde entier. La Warwick Business School (WBS), prestigieuse école de management britannique, présente ses formations au British Council de Singapour, où il travaille. Il postule… et se lance dans l'aventure.

 

 

Pourquoi avoir choisi l'e-learning ?
Hubert Malivoir. Lorsque j'ai cherché un MBA, j'étais en poste à Singapour. Certes, il y avait là-bas des écoles françaises, mais comme je voyageais 70% du temps, il me fallait une solution d'enseignement à distance. Des représentants de WBS, de passage au British Council de Singapour, m'ont présenté leur MBA. Son intérêt, en plus d'être très coté, est qu'il n'y a qu'un diplôme pour toutes les formules - plein temps, temps partiel et e-learning. Le programme est le même pour tous. C'est aussi pour cette raison que je l'ai choisi. Enfin, je n'ai pas eu à me rendre en Angleterre pour passer un entretien : la sélection s'est faite sur dossier.

 

 


L'intérêt majeur de l'e-learning est de pouvoir appliquer immédiatement ce que nous apprenons."

Sous quelle forme étaient dispensés les cours ?
Quand j'ai commencé, en 1999, les cours étaient majoritairement sur support papier. Depuis, WBS a développé des fonctionnalités en ligne. Nous avions un tuteur par matière, que nous contactions par e-mail ou par téléphone. D'ailleurs, les enseignants se sont toujours montrés extrêmement disponibles et réactifs.

 

N'y a-t-il pas des moments où l'on préférerait avoir les tuteurs devant soi ?
Il est prévu de passer dix jours à WBS une fois par an. Etudiants et professeurs se rencontrent et nous travaillons beaucoup en groupe. Comme la théorie est acquise préalablement, nous pouvons consolider les choses et aller plus loin. Quand aux cours de "soft skills", par exemple de comportement managérial, il n'est en réalité pas gênant de ne pas se trouver dans la même pièce que l'enseignant. Ce qui compte, c'est de mettre ces cours en pratique tout de suite. Or, tous les participants ont entre huit et dix ans d'expérience professionnelle et sont en poste. L'intérêt majeur de l'e-learning par rapport à un MBA à temps plein est précisément de pouvoir appliquer immédiatement ce que nous apprenons à notre contexte professionnel.

 

Comment vous êtes-vous organisé pour travailler ?
Je lisais et j'étudiais beaucoup dans l'avion - puisque j'avais fréquemment des vols de six ou sept heures - ainsi que le soir et le week-end. Au début, j'étais très motivé, mais certains moments ont été franchement difficiles. Il est essentiel de pouvoir se reposer sur de bons cours, de bons professeurs et le soutien de sa famille. Et d'être d'autant plus motivé et discipliné que la formation est à distance. Mais cela vaut la peine car, n'ayant pas quitté le cadre professionnel, on assimile mieux les cours et ils nous apportent un recul précieux sur notre métier.

 

 


L'e-learning nous apporte un recul précieux sur notre métier."

Votre école vous laissait-elle travailler à votre rythme ?
Oui, le cursus est très flexible. A tout moment, on peut changer de mode d'enseignement, par exemple passer à plein temps. La dernière année, j'ai opté pour des modules intensifs : pendant huit semaines, je n'ai étudié qu'une matière, pour finir par dix jours à WBS de mise en pratique des cours en groupe d'étude. Au moment de choisir un MBA, cette flexibilité m'a séduit : elle est très adaptée à un mode de vie susceptible d'évoluer dans le temps. D'ailleurs, si j'ai eu le diplôme en trois ans, d'autres ont choisi de l'étaler sur une plus longue période, jusqu'à huit ans pour certains.

 

Les MBA présentiels, à temps plein ou partiel, vantent l'importance des échanges entre participants. Qu'en est-il pour l'e-learning ?
Sur Singapour, nous étions entre vingt et trente inscrits à ce programme. Nous nous sommes répartis en plusieurs groupes pour travailler nos devoirs ensemble. A ce titre, il s'est effectivement révélé très intéressant de suivre un MBA dans une ville "relais" de l'établissement : il est essentiel de pouvoir étudier à plusieurs. Nos groupes de travail se composaient principalement d'Anglais, d'Européens et de Singapouriens. Cette diversité de profils est d'ailleurs peut-être plus riche pour une formation en e-learning que pour un MBA classique.

 

De quelle façon se déroulaient les évaluations ?
Un examen portant sur toutes les matières avait lieu à la fin de chaque année, pour lequel nous devions nous rendre à WBS. Un mémoire à rédiger complétait l'évaluation. Un jury de professeurs délibérait alors pour décider si nous pouvions passer dans l'année suivante. Nous avions également des devoirs mensuels, par matière, qui n'étaient pas obligatoires et ne rentraient pas dans la notation. Mais comme ils permettaient de rester dans le rythme et d'assimiler les cours, je les faisais. Et en pratique, le jury prenait en compte ce contrôle continu facultatif pour donner un avis favorable.

 

Vous avez persuadé votre employeur de l'époque de vous sponsoriser...
J'ai monté un dossier pour convaincre Exxon Mobil de ce que cela pourrait leur apporter. Heureusement qu'ils m'ont aidé, car le coût du MBA était d'autant plus important qu'il fallait aussi payer les voyages de dix jours à WBS. Evidemment, la cote internationale du diplôme a joué. Mais plus sûrement, ils ont vu l'intérêt de ce mode d'enseignement pour quelqu'un qui, comme moi, avait un métier très prenant. C'était à moi d'organiser mes études sur mon temps libre, sans mordre sur les heures de travail.

 


Parcours

1988 : Diplômé de l'Ecole supérieure d'ingénieurs en emballage de Reims.
1989 : Ingénieur développement chez Mobil, en Belgique
1993 : Responsable du support technique de Mobil France
1994 : Responsable commercial du secteur Sud-Est de Mobil France
1996 : Responsable du support technique puis responsable des ventes chez Mobil pour la région Asie-Pacifique, à Singapour
1998 : Commence le MBA de la Warwick Business School
1999 : Business development manager, en France, de la région Europe Centrale et Moyen-Orient d'Exxon Mobil.
2001 : Directeur commercial pour la zone Asie-Pacifique chez Nestlé Waters (Perrier, Vittel, Contrex)
2003 : Diplômé du MBA de WBS
2005 : Directeur commercial pour la zone Amérique du Nord chez Nestlé Waters



Didier Tattevin
(France Telecom)

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