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CARRIERE
 
30/01/2007

Yves Cavarec (Is Value)
"Ma difficulté a été de ne pas traiter en direct avec les clients"

Décrocher des missions à forte valeur ajoutée n'est pas toujours facile quand on se lance dans le conseil. L'expérience et les recommandations d'Yves Cavarec, consultant en management des systèmes d'information.
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Témoignage R. Massarelli

Devenir consultant indépendant : le témoignage d'Yves Cavarec
Se lancer en solo
Décrocher des missions
Exercer en libéral
Témoignage R. Massarelli
Témoignage Y. Cavarec
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Consultant indépendant depuis trois ans, Yves Cavarec est spécialisé dans le management des systèmes d'information. Après s'être laissé guider par les opportunités, il a fini par reprendre les rênes de son activité et donner plus de valeur ajoutée à ses prestations. Retour sur son parcours et les difficultés auxquelles il a été confronté.

Pourquoi êtes-vous devenu consultant indépendant ? Quelle était votre précédente activité ?
Yves Cavarec. Une opportunité s'est offerte à moi grâce à une connaissance personnelle : suivre et participer au pilotage du projet de la Banque Postale. En 2004, la conjoncture n'était pas favorable aux entreprises, notamment informatiques. De plus, j'arrivais dans une impasse professionnelle, ne pouvant évoluer dans mon poste au sein de la société qui m'employait à l'époque. Devenir consultant indépendant était pour moi un premier pas vers la création d'entreprise. J'ai ensuite enchaîné plusieurs missions pour diverses entreprises, toujours grâce à mes relations personnelles, issues de mon MBA ou du Project Management Institute dont je suis l'un des administrateurs.


Devenir consultant indépendant était un premier pas vers la création d'entreprise"

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?
La principale difficulté a été de ne pas pouvoir traiter en direct avec les clients. Les entreprises préfèrent gérer peu de fournisseurs : c'est moins lourd et moins risqué.

Or les intermédiaires cherchent souvent des profils standard, c'est-à-dire des consultants généralistes avec des compétences managériales mais sans forcément la connaissance du quotidien d'un directeur informatique.

Vous avez créé votre propre entreprise deux ans après vos débuts comme indépendant. Pourquoi ne pas avoir poursuivi en solo ?
Sauf si vous avez vraiment le temps de prospecter et convaincre le client que vous êtes l'homme de la situation, on ne vous appelle pas pour une mission à haute valeur ajoutée. A moins de faire autorité dans son domaine ou d'être un expert reconnu.

Une équipe permet au contraire d'élargir les connaissances, de mutualiser le temps de prospection, de générer un cash flow plus régulier, de toucher des métiers différents. On minimise les risques. C'est ce qui m'a poussé, dans un premier temps, à m'associer à deux autres consultants. Mais cela n'a pas fonctionné : nous avions des objectifs et des visions différentes. Aujourd'hui, j'ai ma propre entreprise et je compte embaucher dès cette année.


Sauf si vous avez vraiment le temps de prospecter, on ne vous appelle pas pour une mission à haute valeur ajoutée".

Quel est votre meilleur souvenir en tant que consultant indépendant ?
Il y en a plein en fait. Mais ce sont sans doute les rencontres que j'ai pu faire, la diversité des gens et des entreprises, la comparaison de modèles très différents qui fonctionnent. Ou encore quand un client m'appelle pour avoir mon avis et s'en remet à ma capacité de jugement et de conseil.

Le pire ?
Une fois, j'ai commis l'erreur de trop m'impliquer dans le management du client en voulant accélérer les choses. Mais certaines personnes bloquaient le processus de transformation de l'organisation. J'avais perdu le recul que le client attend d'un consultant indépendant.

Si vous pouviez recommencer à zéro, que changeriez-vous ?
Mise à part mon expérience à la Banque Postale, je prendrais en main mon activité d'emblée, en prospectant et en m'affirmant commercialement pour rester sur mon créneau. Au début, j'avais tellement d'opportunités d'activités que je ne faisais pas le tri. C'était facile.

Faut-il alors accepter des missions standard au risque de se dévaloriser ?
Tout dépend de la trésorerie que l'on a et si elle est suffisante pour prendre le temps de se faire connaître, prospecter, rencontrer les clients, négocier avec eux… Si ce n'est pas le cas, mieux vaut prendre ce qu'il y a. En gardant toujours pour objectif d'engranger suffisamment de trésorerie pour pouvoir ensuite offrir des prestations à haute valeur ajoutée qui contribuent à gagner en crédibilité sur son domaine.

Le soir, je m'occupe de tout ce qui concerne l'administratif et le commercial"

Comment gérez-vous votre temps entre commercialisation, mission, administration ?
Aujourd'hui j'accorde plus d'importance à la partie commerciale. Je produis dans la journée et le soir, je m'occupe de tout ce qui concerne l'administratif, le commercial, la prospection.

Comment conciliez-vous vie privée et vie professionnelle ?
Mon entreprise est domiciliée à mon adresse personnelle. Je travaille chez moi et ne cherche pas de bureau. J'estime que c'est un avantage. Par contre, il faut bien différencier la vie personnelle de l'activité professionnelle. Concrètement, je consacre en général le début de soirée à mes enfants. D'ailleurs, je n'hésite pas à préciser à mes clients comment je fonctionne et travaille. Quand j'aurai des salariés, ce sera sans doute différent.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer comme indépendant ?
Qu'il se pose des questions sur sa vie de famille. Est-il capable d'accepter l'incertitude, de dormir s'il n'a pas de client ou de paiement immédiat ? Qu'il n'hésite pas non plus à afficher ses contraintes familiales ou personnelles, si elles sont raisonnables et dans la mesure où il est capable de satisfaire le client au quotidien. Il faut être rigoureux et irréprochable sur le livrable, que ce soit en termes de délais comme de contenu.

Témoignage R. Massarelli


Parcours

Fin 2006 : Lancement de la marque [Is Value] et changement de nom de la société
Mi-2006 : Missions d’organisation de services informatiques
2005 - 2006 : Sous-traitance pour Tata Consulting Services : externalisation de services bancaires pour une grande banque Européenne
Fin 2005 : Fin d’activité de TNS – création d'une société en décembre
Février 2004 : Débuts comme consultant indépendant (statuts TNS : travailleur non salarié), missions d’organisation de services informatiques.
2001 - 2004 : Retour chez ADN CO’ : gestion d’un projet d’externalisation de service bancaire
2000 - 2001: Senior consultant chez CSC
1999 - 2000 : Conseil dans les systèmes de paiement chez ADN CO’
1997-1999 : Début dans le conseil informatique chez GFI
Formation : DEA d’économie à Dauphine (1995), Executive MBA à l’ESCP-EAP (2002-2003)


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