Arianee, une blockchain pour tracer les produits de luxe

Arianee, une blockchain pour tracer les produits de luxe Mené par des anciens d'Omega, Tiffany & Co ou encore Vestiaire Collective, ce jeune projet suscite l'intérêt du secteur. Un de ses objectifs : lutter contre les faux.

Le plus souvent, les produits de luxe durent dans le temps, s'offrent, se passent de génération en génération, et se revendent en seconde main. Autant de problématiques de traçabilité pour les marques de luxe, auxquelles s'ajoutent la contrefaçon, qu'Arianee souhaite résoudre grâce à sa chaîne de blocs. "Nous voulons créer le lien entre les produits et les propriétaires via un certificat digital enregistré dans notre blockchain. Nous voulons être le tiers de confiance entre les marques et les consommateurs finaux après l'achat", explique Emmanuelle Collet, cofondatrice d'Arianee. Créée en septembre 2017, cette jeune pousse souhaite devenir l'outil incontournable pour authentifier un produit de luxe et ainsi lutter contre les faux.

"Nous voulons être le tiers de confiance entre les marques et les consommateurs finaux après l'achat"

Dans sa version alpha, l'appli qui intègre cette blockchain suscite déjà l'intérêt de très grandes marques du luxe. "Nous sommes très avancés dans les discussions avec nos partenaires, avec une vraie demande de leur part", assure Emmanuelle Collet. Comment cela fonctionne ? Le client crée d'abord un compte sur l'application mobile Arianee. Ensuite, il entre les informations sur son produit comme le numéro de série. De son côté, la marque s'inscrit aussi afin d'attribuer des certificats d'authenticité. Arianee rattache alors un certificat à un produit lors d'un achat. En cas de transmission, de destruction ou de vol, le client inscrit aussi l'événement dans la blockchain. Une notification avertit la marque du changement de propriétaire. En cas d'échanges entre particuliers, un QR code généré par l'appli permet d'enregistrer le transfert via smartphone.

La start-up prévoit de lancer une ICO prochainement

Ce registre digital permettra aux marques d'identifier de nouveaux clients, ceux mal-connus qui détiennent un produit hérité ou acheté en seconde main, et de s'adresser à eux directement en proposant un service d'entretien par exemple. Surtout, tout objet qui ne serait pas enregistré dans la blockchain serait alors immédiatement reconnu comme faux. Adossée à Ethereum, la chaîne de blocs de consortium (certaines données sont publiques, d'autres non) peut aussi intégrer les retailers à son processus, si les marques de luxe l'autorisent dans le cadre d'un réseau de distribution sélective par exemple.

Un modèle encore naissant

Composée de 13 collaborateurs, Arianee compte parmi ses cofondateurs des entrepreneurs à succès rompus à l'industrie du luxe ou à la blockchain: notamment Alexandre Cognard et Christian Jorge, cofondateurs de Vestiaire Collective, Jean-Marc Bellaiche, ancien vice-président senior et de la stratégie et du développement commercial pour Tiffany & Co, Frédéric Montagnon, influenceur et investisseur de la blockchain, ou encore Julien Romanetto, cofondateur d'Overblog, de CryptoFarm et de Teads.

Encore naissant, son modèle économique repose sur une facturation des marques à chaque inscription d'un événement dans la blockchain. "Nous n'avons pas encore fixé de fourchettes de prix. Notre objectif est que ce soit le plus bas possible : l'équivalent du prix d'un SMS", glisse Emmanuelle Collet. A long terme, Arianee envisage d'ouvrir son protocole à d'autres secteurs, comme l'assurance. La start-up prévoit de lancer une ICO prochainement.