Qui sont les 15 responsables IoT du Cac 40 ?

Qui sont les 15 responsables IoT du Cac 40 ? Sept groupes ont nommé un directeur de l'Internet des objets et huit ont intégré cette fonction dans un poste plus large, selon des informations collectées par le JDN. Découvrez leur identité.

15 des géants du Cac 40 ont nommé un référent IoT, selon les informations collectées par le JDN auprès des 40 plus grosses entreprises cotées de France. 26 firmes ont répondu au questionnaire qui leur a été envoyé. Sept d'entre elles ont directement créé un poste de directeur de l'Internet des objets, les huit autres ont intégré ces missions à une fonction plus large, comme celle de chief digital officer (CDO). Dix entreprises n'ont pas de responsable IoT. Une société, Pernod Ricard, est en train de recruter quelqu'un à ce poste. Dans le tableau ci-dessous, découvrez l'identité de ces chefs d'orchestre des objets connectés.

Les responsables IoT des groupes du Cac 40
Groupe Présence d'un directeur IoT Nom Supérieur hiérarchique
AccorHotels Fonction occupée par le directeur data et revenue management Fabrice Otaño Chief digital officer
Air liquide Oui, depuis 2016 Alexis Duret Directeur de la transformation numérique
Airbus Fonction occupée par le directeur de l'accélérateur digital Chris Taylor NC
ArcelorMittal NC NC NC
Atos Oui, depuis février 2017 Paul Albada Jelgersma Vice-président exécutif et responsable de l'infrastructure mondiale et de la gestion des données
Axa NC NC NC
BNP Paribas Fonction occupée par un tandem composé de la responsable change management de la branche corporate et institutional banking* et la chief operating officer, chief transformation officer pour la branche retail banking** Constance Chalchat* et Sophie Heller** NC
Bouygues Non NP NP
Capgemini Non NP NP
Carrefour Non NP NP
Crédit agricole NC NC NC
Danone Non NP NP
Engie Oui Olivier Renvoisé Directeur d'Engie digital
Essilor NC NC NC
Kering NC NC NC
LafargeHolcim Fonction occupée par le chief information officer Khushnud Irani NC
Legrand Fonction occupée par le responsable du programme Eliot Jérome Boissou Directeur de la strategic business unit systèmes du bâtiment
L'Oréal Non NP NP
LVMH NC NC NC
Michelin NC NC NC
Orange Oui, depuis le 20 mars 2017 Pascal Ancian Directrice exécutive innovation, marketing et technologies
Pernod Ricard Non, profil en cours de recrutement NP NP
Groupe PSA NC NC NC
Publicis Groupe Non NP NP
Renault Oui, depuis mars 2016 Benoit Joly Vice-président digital et voitures connectées 
Safran Fonction occupée par le directeur des systèmes d'information industriel François Hautiere Directeur des systèmes d'information groupe 
Saint-Gobain Non NP NP
Sanofi NC NC NC
Schneider Electric Oui, depuis janvier 2012 Cyril Perducat Directeur général numérique (N-1 du PDG)
Société générale Non NP NP
Sodexo NC NC NC
Solvay Oui, tandem composé d'un membre de la DSI* (juillet 2013) et de la branche "métiers industriels"** (décembre 2016) Antoine Roy* et Thierry Cartage** NC
STMicroelectronics Fonction occupée par un trio composé du président du groupe microcontrôleurs et circuits numériques*, du président du groupe de produits analogiques, Mems et capteurs** et du directeur du central labs***  Claude Dardanne*, Benedetto Vigna** et Alessandro Cremonesi*** NC
TechnipFMC Fonction occupée par un tandem composé du chief data officer* (décembre 2016) et du chief digital officer** (janvier 2017)  Jean-Luc Brunat* et Sietse Wouters** Chief information officer*, vice-président executif et chief operating officer**
Total NC NC NC
Unibail-Rodamco NC NC NC
Valeo NC NC NC
Veolia Non NP NP
Vinci NC NC NC
Vivendi Non NP NP

Air Liquide, Atos, Engie, Orange, Schneider Electric, Renault et Solvay sont les sept entreprises qui ont ajouté la fonction de directeur IoT à leur organigramme, pour gérer leurs activités liées aux objets connectés. AccorHotels, Airbus, Axa, BNP Paribas, LafargeHolcim, Legrand, Safran, STMicroelectronics et TechnipFMC sont les huit sociétés qui ont intégré ces responsabilités à un poste plus large. Attention, ces dernières n'attachent pas forcément moins d'importance à l'Internet des objets que les sept précédentes, au contraire : si le directeur IoT est isolé au sein d'un département innovation qui n'est pas au cœur de l'entreprise, il peut lui être difficile de mener sa mission à bien en embarquant dans ses projets toutes les branches métiers du groupe qui pourraient tirer parti d'un déploiement IoT. Le chief information officer d'une société qui se serait vu adjoindre des fonctions IoT, comme chez LafargeHolcim, dispose à priori d'une position hiérarchique suffisamment prépondérante pour entraîner l'ensemble de ses collaborateurs.

Dix des 14 sociétés du Cac 40 qui ont un chef d'orchestre de l'IoT sont des industriels, comme Air Liquide, Airbus ou encore Renault

Pour que ce responsable mène efficacement sa mission, il doit faire partie du top management et prendre ses ordres directement auprès des membres de la direction. Son supérieur peut même faire partie du comex. C'est ce critère qui permet de déterminer à quel point l'IoT est central pour les entreprises étudiées. Chez Schneider Electric, le directeur IoT Cyril Perducat agit sous la direction du directeur général numérique du groupe, qui est le N-1 du PDG. Sur les 14 entreprises dotées d'un responsable IoT, neuf nous ont donné le poste de son supérieur hiérarchique. Quatre de ces supérieurs font directement partie du comité executif de leur groupe (chez AccorHotels, Atos, Orange et Schneider Electric). Chez Safran, le supérieur hiérarchique de François Hautiere, DSI industriel gérant les questions liées aux objets connectés, n'est autre que le DSI du groupe. Chez AccorHotels, le directeur data et revenue management qui gère aussi l'IoT est supervisé par le chief digital officer.

Les supérieurs hiérarchiques des responsables IoT de quatre groupes du Cac 40 font partie du comité exécutif de leur entreprise

15 entreprises ont un responsable IoT, soit 37,5% du total des groupes du Cac 40 et 57,7% des firmes qui ont répondu à cette enquête. Dans le cadre d'une interview réalisée par le JDN en 2016, Emil Berthelsen, analyste chez le spécialiste des études de marchés IoT Machina Research, était resté prudent. "Les premiers recrutements de directeurs IoT devraient être réalisés dès 2017 par les entreprises qui misent de plus en plus sur les objets connectés". Il n'avait pas souhaité donner d'estimations plus précises sur les sociétés du Cac 40, arguant du manque de maturité des professionnels français concernant les objets connectés. Ce pourcentage est donc désormais élevé. Il est lié à l'adoption plus rapide que prévu des appareils intelligents par les compagnies tricolores. En 2016, 67% des entreprises de plus de 200 salariés ont déployé des systèmes IoT. C'est plus de deux fois plus qu'en 2014, selon le cabinet IDC.

Les entreprises qui ont le plus sauté le pas sont les industriels (11 sociétés sur 15, soit 73,3% du total). Mention spéciale aux compagnies du secteur des transports, comme Airbus, Renault et Safran. Le boom du véhicule autonome, de la géolocalisation et la volonté d'effectuer de la maintenance prédictive pour améliorer l'efficacité de leurs lignes de production expliquent cette forte représentation. Les deux géants français de l'installation de systèmes électriques dans les bâtiments, Legrand et Schneider Electric, ont également nommé un responsable IoT. Cette fonction est essentielle pour des entreprises qui essayent de gérer le plus efficacement possible la consommation électrique des buildings de leurs clients.

3 entreprises, BNP Paribas, Solvay et TechnipFMC, ont confié le poste de responsable IoT à un tandem et une, STMicroelectronics, à un trio

Hors industrie, plusieurs secteurs sont représentés : l'informatique, avec Atos qui travaille notamment sur des services IoT et des solutions de cybersécurité visant à repousser les attaques des objets connectés de ses clients, mais aussi les télécoms, avec Orange qui prépare l'arrivée des réseaux de communication IoT.

Trois entreprises, BNP Paribas, Solvay et TechnipFMC ont confié le poste de responsable IoT à un tandem. Cette fonction de chef d'orchestre des objets connectés est complexe, car elle demande des compétences numériques, télécom et d'ingénierie. Etre un bon directeur IoT signifie avoir un pied dans la branche informatique de son groupe, pour s'assurer que les appareils déployés sont compatibles avec ses systèmes d'information historiques, et l'autre au sein des équipes opérationnelles afin de ne pas perdre la valeur business du projet. Solvay a par exemple confié cette tâche à l'un des membres de sa DSI, Antoine Roy, et à Thierry Cartage, qui fait partie de sa branche "métiers industriels". STMicroelectronics a même placé un trio à ce poste, car l'IoT est au cœur de l'activité de ce fabricant de puces.

Pour six des dix entreprises qui n'ont pas de directeur IoT, c'est une fonction éclatée au sein de plusieurs branches métiers

Les entreprises qui n'ont pas de responsable IoT ne sont pas forcément des cancres des objets connectés. Pour six des dix firmes concernées (Bouygues, Capgemini, Carrefour, L'Oréal, Veolia et Vivendi), c'est une fonction éclatée au sein de plusieurs branches métiers. Au sein du groupe de services numériques Capgemini, la responsabilité est répartie entre plusieurs spécialistes des objets connectés, qui font partie de la branche industrie, et Jean-Claude Guyard, le directeur du laboratoire Applied innovation exchange qui gère les différentes expérimentations menées par l'entreprise avec ses clients sur ce sujet. Chez Carrefour, c'est une fonction transverse, présente dans tous les métiers du groupe. La responsabilité est collective. Dans chacune des branches où c'est cohérent, un ou plusieurs porteurs des projets sont responsables IoT.

Méthodologie :

Le Journal du Net a envoyé aux groupes du Cac 40 un questionnaire par mail fin août 2017. Les réponses ont été collectées, par mail également, entre fin août et mi-novembre. 26 entreprises ont participé à cette enquête, soit 65% du total des 40 entreprises.

Contact :

Les entreprises du Cac 40 qui n'ont pas répondu au questionnaire et qui souhaitent être intégrées à cette enquête peuvent nous envoyer un mail avec leurs réponses à l'adresse suivante : iotcac40@journaldunet.com. Cette adresse mail peut également être utilisée pour nous signaler tout changement de nom de l'un des responsable IoT mentionné dans le tableau.