Jerry Yang quitte la direction d'un Yahoo en pleine crise Une démission sans grande surprise

Une page s'est définitivement tournée, ce lundi 17 novembre, chez Yahoo. Le PDG du groupe et co-fondateur du portail Jerry Yang a annoncé sa démission, un an et demi après voir accepté d'en reprendre la direction. Jerry Yang reste pour l'instant à son poste qu'il ne quittera de manière effective que lorsque le conseil d'administration du groupe lui aura trouvé un successeur. Il reprendra alors ses fonctions antérieures de directeur en charge des questions stratégiques et continuera de siéger au conseil d'administration.
Cette démission pourrait avoir de quoi surprendre, alors que le co-fondateur de Yahoo a été reconduit dans ses fonctions à une large majorité lors de l'assemblée générale des actionnaires, le 1er août dernier. Mais cet apparent plébiscite masque le fait que jamais l'avenir de Jerry Yang à la tête de Yahoo n'avait été remis autant en question. Depuis le début de l'année, le PDG de Yahoo s'est en effet attiré les défaveurs d'une partie de ses actionnaires, partisans d'une cession de Yahoo à Microsoft.
Depuis l'annonce de l'OPA de Microsoft, en février dernier, Jerry Yang a justement tout fait pour préserver l'indépendance de son groupe. Si plusieurs échappatoires ont été envisagées, c'est en annonçant en juillet dernier la signature d'un accord publicitaire avec Google que Jerry Yang est parvenu à convaincre la majorité des actionnaires de Yahoo de lui renouveler leur confiance, plaidant qu'une alliance avec Google était préférable à une absorption par Microsoft. L'activiste boursier Carl Icahn, à la tête de la fronde des actionnaires qui demandaient sa tête avait alors accepté cet accord, échangeant son silence contre trois sièges au conseil d'administration.
Paradoxalement, c'est certainement ce partenariat avec Google qui a précipité la chute de Jerry Yang. Menacé par une action antitrust du ministère de la justice, Google a préféré faire machine arrière le 5 novembre, laissant le co-fondateur de Yahoo à la merci de ses actionnaires. Il aura fallut une dizaine de jours pour que Jerry Yang tire publiquement les conséquences de cet échec.