Fabien Josière (Factor Eleven) "La sitebar de Factor Eleven occupe toute la partie droite d'une page web et propose des expériences immersives"

L'adtech allemande a déjà convaincu les régies des groupes Lagardère, Altice, Prisma et Marie Claire. Sa différence : un format rich media propriétaire engageant et un modèle en gré à gré garanti à la performance média.

JDN. Factor Eleven se positionne comme une plateforme adtech de formats rich media sur mesure avec une garantie de performance et d'attention publicitaire. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

Fabien Josière est country manager France de Factor Eleven. © Factor Eleven

Fabien Josière. Factor Eleven est une adtech cookieless spécialisée dans la création de nouveaux formats mais également de nouveaux modèles économiques publicitaires. En France, nous venons proposer des expériences engageantes et immersives au travers de nos formats propriétaires, dont notamment le sitebar, devenu une référence sur le marché allemand. Il s'agit d'un très grand format qui occupe toute la partie droite de la page d'un site et qui permet aux marques de proposer des expériences créatives immersives et surprenantes. Le sitebar peut intégrer toute sorte de visuels, vidéos, des stories inspirées du format des réseaux sociaux voire des brochures digitales. La brochure digitale est un autre format que nous avons développé pour répondre plus particulièrement aux besoins du retail. C'est un catalogue digitalisé dynamique et interactif que l'utilisateur consulte en tournant les pages, en obtenant avec sa souris des descriptifs des produits, en y construisant directement sa liste d'achats, voire en le téléchargeant directement, etc. le tout avec une diffusion géolocalisée sur l'open web.

Vous revendiquez un modèle économique "unique" sur le marché. De quoi s'agit-il ?

Nous garantissons toujours deux KPI de performance aux campagnes, elles-mêmes facturées à nos clients au coût par engagement. Par exemple, pour les formats vidéo, l'annonceur ne paye que les publicités obtenant 100% de complétion et au moins une interaction. Dans le cas par exemple de la brochure digitale, nous ne facturons les impressions que si deux interactions ont lieu au minimum et uniquement dans le cas d'une exposition d'une durée de 30 secondes minimum. Une interaction peut-être un clic, une page que l'on fait tourner, un produit que l'on consulte, etc. Nous pouvons oser proposer un tel modèle parce que notre format est engageant et que nous travaillons avec un réseau d'éditeurs très premium. Notre objectif est de démontrer qu'il est possible de redonner de la valeur à l'open web.

Vous réunissez des éditeurs de presse reconnus dans une logique de régie en gré à gré. Comment les rémunérez-vous ?

Nous réunissons en effet les éditeurs de presse premium. En France, nous travaillons avec les régies des groupes Lagardère, Altice, Prisma et Marie Claire, bref, des maisons qui produisent du contenu et qui pour nous et pour les marques sont un gage de qualité, une caution. Nous diffusons également du DOOH avec les régies premium. Tout achat se fait en gré à gré chez nous car notre format n'est pas standardisé et adapté au programmatique en France, même si cela commence en Allemagne. Nous diffusions sur le web et l'in-app. Concernant la rémunération des éditeurs, nous les payons au CPM à des niveaux que nous définissons ensemble et qui sont un peu en-dessous des niveaux qu'ils arrivent à négocier en direct avec leurs annonceurs partenaires.

Votre format occupe beaucoup de place sur la page. Vos éditeurs sont-ils vraiment gagnants au final ?

Notre format est plus propre, engageant et beaucoup plus rémunérateur pour les éditeurs. Le but est qu'ils compensent largement le manque à gagner dû aux emplacements supprimés pour lui laisser la place. N'oublions pas que souvent les éditeurs commercialisent leurs invendus pour une bouchée de pain en programmatique. Moins de publicité, c'est aussi une bien meilleure expérience utilisateur.

Combien de campagnes avez-vous activées depuis le lancement de votre bureau en France et quel est le profil de vos clients annonceurs ?

Nous avons réalisé plus de 200 campagnes ces six derniers mois pour le compte d'annonceurs de différents secteurs, comme l'automobile et la grande distribution, tels qu'Audi,  Skoda, Carrefour, et E.Leclerc. Notre ambition est que Factor Eleven devienne une des cinq plus grosses régies publicitaires du marché français. Sur le marché allemand, nous sommes premiers après les Gafam.

Factor Eleven a été racheté en février par la holding d'investissement allemande Armira. Pouvez-vous nous en dire plus sur les ambitions et les moyens de l'entreprise en France et à l'international ?

Armira injecte des capitaux pour permettre à Factor Eleven de se développer à l'international avec la même équipe dirigeante d'origine. Factor Eleven a été créé en Allemagne en 2014 et est désormais présent en Autriche, France, Italie et Suisse. Nous allons ouvrir des bureaux au Royaume-Uni d'ici le mois de juin et aux Etats-Unis dès la rentrée. Nous vivons un vrai tournant dans l'histoire du groupe. Factor Eleven, ce sont plus de 100 personnes, la moitié composée d'ingénieurs.