Comment Audika est devenu le roi du sonotone Un boulevard pour des frères pionniers

les deux frères fondateurs sont aujourd'hui à la tête d'un petit empire de 368
Les deux frères fondateurs sont aujourd'hui à la tête d'un petit empire de 368 magasins   © Audika

En 1976, c'est Jean-Claude, le grand frère, qui a le premier eu l'idée de se lancer sur le très confidentiel créneau de la correction auditive. "Il était directeur commercial d'un fabricant de prothèses auditives," raconte aujourd'hui son cadet, Alain Tonnard. Un poste d'observation idéal pour se faire une idée du potentiel d'un tel marché. "Moi, fraichement diplômé de gestion, je voulais créer des hypermarchés", ajoute-t-il, amusé.  

Sans formation particulière mais avec la ferme intention de bousculer le métier, "à l'instar d'un Afflelou pour les lunettes ou d'un Darty pour l'électroménager," les deux frangins ouvrent une première boutique et planchent sur l'organisation d'un réseau national d'audioprothésiste. Au départ, ils fédèrent plusieurs indépendants en montant une centrale d'achat et en leur distillant des idées marketing basiques mais franchement révolutionnaires pour une profession qui dépendait des indications données à leurs patients par des médecins ou des ORL. Dès 1985, leur ambition prend forme. Ils créent une franchise qu'ils appellent Audika, "un nom qui se prononce dans toutes les langues".

Ce choix accélère le développement de l'enseigne qui se trouve bientôt forte d'une centaine de boutiques en France au moment d'entrer en bourse en 1998. Cette levée de fonds leur permet de se développer encore plus vite à coup d'acquisitions de champions régionaux et de racheter ensuite, un à un, leur franchisés pour être maître chez-eux. Pari réussi. Ils sont désormais à la tête d'un petit empire de 368 magasins, à l'aube du papy-boom.