Desk sharing : vers la fin du bureau personnel ? Partager les bureaux pour économiser de l'espace
Arriver le matin au bureau et choisir l'endroit où vous aller travailler aujourd'hui, cela vous plairait ? La question mérite d'être posée à l'heure où les entreprises optent de plus en plus pour le partage de bureaux, plus connu sous le terme anglais de "desk sharing". En clair : finie la table de travail réservée avec la pile de dossiers en cours, l'ordinateur personnel et la photo des enfants. Désormais, vous ne bénéficiez plus de zone attitrée, votre bureau du jour n'est pas celui du lendemain.
"En Ile-de-France, le taux d'occupation des bureaux par les salariés oscille entre 50 et 60%"
Plusieurs phénomènes convergent pour expliquer cette tendance : mobilité des salariés, travail en mode projet, nouvelles technologies, habitudes générationnelles... Au final, les salariés passent finalement assez peu de temps assis à leur poste.
"En Ile-de-France, le taux d'occupation des bureaux oscille entre 50 et 60%, indique Flore Saulnier, responsable recherche corporate chez le spécialiste de l'immobilier d'entreprise Jones Lang LaSalle. Le reste du temps, les salariés sont soit à l'extérieur des bureaux, en rendez-vous d'affaires par exemple, soit dans d'autres espaces de l'entreprise : en salle de réunion, en vidéo conférence, à la cafétéria..."
Au-delà de ces évolutions des modes de travail, les directions générales se montrent aussi sensibles à des arguments sonnants et trébuchants. "Les entreprises cherchent de plus en plus à rationaliser le coût de l'occupation de l'immobilier, témoigne Denis Szkobel, de Bouygues Energies et Services. C'est le point de départ." C'est en effet en cherchant à économiser des mètres carrés que les entreprises réfléchissent à l'organisation des bureaux et aux méthodes de travail.
"Le sujet de fond c'est la transformation de l'organisation du travail : nous ne travaillerons plus de la même manière"
Si les entreprises qui se lancent dans cette voie font encore figure d'avant-garde, le desk sharing constitue une tendance qui devrait se confirmer dans les années à venir. "Si ce mouvement est initié par la rationalisation de l'occupation de l'espace, le vrai sujet de fond c'est la transformation de l'organisation du travail : demain, nous ne travaillerons plus du tout de la même manière", estime Denis Szkobel.