Changer de job en cette rentrée 2025 : le bon timing ?
Guerre en Ukraine, crise politique, IA disruptive... Thomas, 38 ans, directeur marketing digital, hésite à changer de job. Sa question résonne chez des milliers de cadres : est-ce le bon moment ?
Les chiffres de l'APEC donnent le ton : -8% de recrutements cadres en 2024, -4% prévu en 2025. Pour la première fois depuis 2020, le marché passe sous les 300 000 embauches. Jeunes diplômés (-16%) et seniors (-11%) trinquent, même l'IT subit sa première contraction depuis 2009.
Contexte explosif : instabilité géopolitique, guerre commerciale, IA qui révolutionne tout, crise politique française. La croissance du PIB plafonne à 0,7% en 2025, l'investissement des entreprises chute de -0,5%, le chômage grimpe vers 7,6%.
Laurent Brouat, expert du recrutement et fondateur des Talents Narratifs, est formel : "Le climat d'attentisme rend les recrutements plus sélectifs. Mais cela ne signifie pas qu'il faut attendre des jours meilleurs."
Il n'y a jamais de "bon moment" pour changer de job
La vérité est simple : il n'existe pas de contexte économique parfait pour changer d'emploi. Les crises de 2008, 2020 ou celle impactée par les défis climatiques que nous traversons aujourd'hui l'ont prouvé. Les cadres qui attendent le "bon moment" passent à côté d'opportunités.
Thomas l'a compris. Plutôt que d'attendre un hypothétique retournement de conjoncture, il a appliqué sa fameuse méthode pour être recruté : 100 entreprises ciblées (chasser, postuler, réseauter) → 10 screenings de sa candidature → 3 entretiens réussis → 1 CDI signé.
La recette de Thomas s'applique même aux membres des actuels ou futurs gouvernement. En période incertaine, elle nécessite simplement plus de rigueur dans l'exécution.
5 conseils pratiques pour changer de job en 2025
1. Ne pas se contenter de répondre aux offres d'emploi
L'erreur classique : croire que répondre à des annonces suffit. En réalité, 70% des postes cadres ne sont jamais publiés.
La méthode qui fonctionne : constituez un fichier de 50 entreprises dans lesquelles vous avez envie de travailler et qui recrutent. Trois leviers à activer simultanément :
- Postuler : sur les offres visibles (30% de vos efforts)
- Chasser : contacts directs vers les décideurs (40% de vos efforts)
- Réseauter : activation de votre réseau LinkedIn et physique (30% de vos efforts)
2. Le volume compte : outbound et relances ciblées
Thomas a envoyé 127 candidatures spontanées en 3 mois. Résultat : 8 entretiens et 2 propositions. "J'ai cartographié mon réseau LinkedIn, identifié les entreprises cibles, trouvé les bons interlocuteurs", explique-t-il.
L'astuce opérationnelle : pour chaque entreprise ciblée, identifiez 3 contacts clés : le N+1 direct, le DRH, et un collaborateur de votre futur service. Variez les approches : LinkedIn, email direct, appel téléphonique. Relancez de manière courte, en créant de la valeur à chaque message.
3. Suivez vos KPIs avec un tableau de bord
Impossible de piloter une recherche d'emploi sans indicateurs. Les métriques essentielles :
- Taux de réponse aux candidatures spontanées (objectif : 15%)
- Ratio entretiens/candidatures (objectif : 1 entretien pour 10 candidatures)
- Délai moyen entre candidature et première réponse
- Nombre d'entreprises contactées sur les 3 leviers (chasser, postuler, réseauter)
4. Ne pas attendre l'appel d'un chasseur de têtes
La réalité du marché : trop de consultants freelances incompétents saturent le marché du recrutement qui on ne cesse de le répéter est un métier. Les cabinets de recrutement utilisent l'IA à tort et à travers, dégradant la qualité de l'expérience candidat.
L'approche gagnante : prendre le contrôle de sa recherche d'emploi qu'on soit en poste ou pas. Les meilleurs chasseurs de têtes ne représentent que 20% du marché. Compter sur eux, c'est ignorer 80% des opportunités.
5. Le CV reste votre passeport professionnel
Malgré l'essor de LinkedIn, le CV demeure incontournable. L'info pratique : vous pouvez créer un CV gratuitement sur cv.pole-emploi.fr en 15 secondes. C'est surprenant d'efficacité et ça vaut le test.
L'outil génère automatiquement une mise en page professionnelle à partir de vos informations. Un gain de temps considérable pour tester différents positionnements.
Le bon moment, c'est maintenant
L'histoire de Thomas se termine bien. Malgré le contexte morose, il a décroché un poste de Product Manager dans une scale-up avec +18% d'augmentation. Son secret ? Une approche systématique et proactive.
La conclusion s'impose : le bon moment pour changer de job, c'est maintenant. Si vous pensez être sous-payé(e), si votre N+1 ne vous offre pas la reconnaissance attendue, si vous avez fait le tour de votre secteur d'activité ou de votre poste actuel, alors changer de job avec une démarche active s'impose.
Peu importe la conjoncture ou le gouvernement en place. Les entreprises continuent d'embaucher, même en période difficile. Elles cherchent simplement des profils plus précis, avec une valeur ajoutée démontrée.
Le marché de l'emploi sélectionne les candidat(e)s les mieux préparés, les plus proactifs, ceux qui maîtrisent leur story professionnel ou qui savent appuyer sur leur "Unique Insight" comme disent les agents de Talents. Thomas en est la preuve vivante : dans un contexte dégradé, l'excellence individuelle fait encore la différence. Ne laissez pas l'actualité économique dicter votre trajectoire professionnelle. Prenez les commandes. Un tableau de bord et un générateur de CV en 15 secondes sont disponibles gratuitement en cette rentrée chez certains agents de talents.