3 règles simples pour résoudre des problèmes complexes

Certains défis complexes peuvent sembler de prime abord impossibles à surmonter. Pourtant, en suivant trois règles simples, il est possible de renverser des montagnes.

L’actualité ne manque pas de difficultés que nos élites peinent à résoudre. Comme par exemple le fait de limiter l’effet de serre et d’augmenter la croissance pour préserver l’emploi,  alors même que le modèle économique actuel génère le réchauffement climatique.

Au cours des siècles, confronté à des problèmes qui lui paraissaient insurmontables, l’Homme a  pourtant su trouver les réponses appropriées. Que nous apprend l’Histoire sur des événements précis ?

L’abolition de l’esclavage au début du XIXème siècle est un très bon exemple de situation qui paraissait insoluble au premier abord. Le film Amazing grace  réalisé par Michael Apted raconte la succession des faits qui ont ouvert la voie à la promulgation de la loi abolissant la traite des esclaves sous l’Empire britannique en 1807. Un groupe minoritaire de représentants du Parlement, mené alors par le jeune député William Wilberforce subit défaites sur défaites pour faire voter une loi interdisant l’esclavage avant de changer de stratégie.

Plusieurs enseignements se dégagent de cette situation historique :

Règle n°1 : ne jamais s’attaquer à un système frontalement

Ce dernier ne manquera pas de se défendre. En l’occurrence, les intérêts financiers en place étaient colossaux.

Epuisé par son combat, William Willberforce était prêt à renoncer quand l’un de ses compagnons, James Stephen, découvre une faille du système. L’esclavage ne peut se maintenir en l’absence de transport maritime efficace. Retirant la protection par les corsaires des navires sous pavillon de complaisance américain, plus aucun armateur ne voudrait louer son bateau. Une loi fut alors votée sans trop de difficulté par les députés anglais trop contents de nuire aux intérêts des Français. Au final, les armateurs français et anglais furent pénalisés et surtout ruinés. Abolir la loi devenait alors un objectif atteignable.

Règle n° 2 : Pour trouver la clé qui déverrouille le système, il faut s’attaquer à un maillon critique. 

En l’occurrence, le transport est une composante essentielle du bon fonctionnement du système.

Comment James Stephen a-t-il-pu envisager une telle solution? Parce ce qu’il disposait d’une vivacité d’esprit et connaissait bien l’organisation du marché des esclaves. Cependant, cela ne suffisait pas. Il avait aussi et surtout bien compris l’organisation d’un système complexe.

Règle n°3 : tout ce qui ne se voit pas ne se conçoit pas. 

Agir sur la périphérie protège des réactions des détracteurs qui ne vous voient pas venir. Il est important que l’innovateur visualise le système et ses composantes afin de comprendre ce qu’il est possible de faire ou de ne pas faire.


Ces 3 règles simples s’appliquent parfaitement à toute transformation d’un système en place.

Plus proche de nous, cet exemple tiré de l’actualité : une fois Uber devenu un acteur reconnu du marché, il était trop tard pour réagir. Les taxis ont fait preuve de myopie. Ils n’ont vu arriver ni cette nouvelle offre ni les limites du transport réglementé, système que beaucoup pensaient, à tort, protégé par ses frontières. Or, la porte restait belle et bien ouverte au développement d’un transport non réglementé de qualité.

La représentation d’un système complexe n’est donc rien d’autre que l’imbrication d’ensembles, chaque ensemble étant la raison d’être d’un ou plusieurs sous-ensembles. Il  faut penser la solution au bon niveau et apprendre à se repérer dans la complexité.

Ces 3 règles simples ont j’en suis sûr de quoi inspirer nos dirigeants d’entreprise mais aussi nos hommes et femmes politiques qui peinent à résoudre les problèmes complexes de notre société.