Plan Numérique 2012 : un accueil en demi-teinte "Seules 3 mesures sur 154 concernent le secteur du logiciel" (Nuxeo)

Pour Stéphane Fermigier, fondateur et directeur de Nuxeo, le plan d'Eric Besson fait l'impasse sur le secteur du logiciel. "Seules 3 mesures sur 154 concernent le secteur du logiciel (hors jeu vidéo), et elles ne répondent pas de manière significative aux attentes du secteur", commente le fondateur de l'éditeur de logiciel de gestion de contenu Open Source.  

stéphane fermigier est fondateur et directeur de nuxeo
Stéphane Fermigier est fondateur et directeur de Nuxeo © Nuxeo

Comme l'April, le responsable de Nuxeo constate la quasi absence de la thématique logiciel libre dans le document. C'est d'autant plus regrettable que le plan indique que "le logiciel libre représente un potentiel économique et industriel considérable", souligne Stéphane Fermigier, avant de rappeler la reconnaissance internationale dont fait preuve la France dans ce domaine.

Comme l'Afdel, le responsable de Nuxeo salue la volonté de créer un réseau de correspondants logiciel dans dix villes clés. 

"C'est un objectif légitime, visant à favoriser la capacité d'exportation des éditeurs de logiciels français", reconnait le directeur de Nuxeo. "Néanmoins, cette mesure reste à un niveau relativement symbolique, et l'on peut même s'interroger sur l'intérêt d'avoir un réseau 'logiciel' séparé du réseau TIC dans son ensemble tant les acteurs de l'informatique, éditeurs et sociétés de services notamment, constituent un écosystème qui doit collaborer pour gagner des parts de marchés."

"Dans le contexte de crise, le logiciel libre constitue une réponse économiquement pertinente aux réductions de budgets"

Pour Stéphane Fermigier, la volonté de promouvoir une vente découplée entre matériel et logiciel permettra d'accélérer la diffusion de systèmes d'exploitation libres comme Linux. Mais ce mouvement restera centré sur un public de connaisseurs, "sans avoir d'impact significatif sur le grand public qui découvrira plutôt Linux et l'univers des logiciels libres grand public via les netbooks", estime-t-il. Comme l'Afdel, il affirme que "cette mesure  n'aide en rien les éditeurs de logiciels applicatifs, qui réalisent pourtant l'essentiel du chiffre d'affaires du secteur".

En conclusion, Stéphane Fermigier se dit "déçu par le plan présenté par M. Besson", et demande que des mesures spécifiques soient prises en faveur du logiciel libre, notamment des recommandations d'achat claires en direction de l'administration, exigeant le respect de véritables standards ouverts et interopérables.

"Je note enfin que dans le contexte de crise économique actuel, le logiciel libre constitue une réponse économiquement pertinente aux réductions de budgets qui menacent les services informatiques dans les entreprises et les administrations, qui pourront ainsi poursuivre leurs investissements en faveur de la réactivité et de la productivité"