Les robots agiles, la prochaine grande révolution humaine ... et effrayants !

Les handicaps "physiques" ne sont pas les seuls à entraver les robots agiles. Il existe aussi des freins psychologiques à leur intégration, alimentés par la science-fiction. "Les gens soupçonnent les robots d'être trop intelligents et de pouvoir se comporter de manière insidieuse", se désole Guy Hoffman, roboticien à l'Interdisciplinary Center Herzliya (Israël), quand on l'interroge.

"Les gens soupçonnent les robots d'être trop intelligents et de pouvoir se comporter de manière insidieuse"

Avant de s'expliquer : "Au final, ce ne sont que des ordinateurs. Une fois que l'on aura dissocié la puissance de calcul de l'incarnation physique, et que l'on se sera rendu compte que ce ne sont que des ordinateurs qui contrôlent des machines, nous pourrons être plus rationnels en ce qui concerne leur intégration dans nos environnements".

Un optimisme que ne partage pas Brian David Johnson, futurologue chez Intel et créateur du petit humanoïde Jimmy. Pour lui, les robots devront être petits et mignons pour que les gens dépassent la peur que des films comme Terminator ont popularisée. Ce qui ne signifie pas qu'ils devront nécessairement avoir une apparence humaine. "Ils n'auront pas besoin de cela pour jouer un rôle social important", tranche Guy Hoffman, qui compare les liens Homme-robot susceptibles de se tisser à la relation Homme-animal.

'nous rêvons qu'asimo apprenne à lire les émotions humaines', s'est déjà
"Nous rêvons qu'Asimo apprenne à lire les émotions humaines", s'est déjà confié Satoshi Shigemi, en charge du développement de la robotique de Honda. © Honda Motor Europe

En revanche, ils devront faire preuve d'une certaine intelligence sociale. Honda, l'un des acteurs clés en matière de robotique agile, a pris la mesure de cet impératif. "Nous rêvons qu'Asimo apprenne à lire les émotions humaines", a notamment confié Satoshi Shigemi, l'ingénieur en charge du développement de la robotique au sein du centre de recherche et développement du groupe japonais. Asimo, l'humanoïde créé par le constructeur automobile, a pour "future mission de servir l'homme comme assistant et compagnon".

Une ambition pas très éloignée de celle du français Aldebaran. A partir de décembre 2014, cette filiale de l'opérateur de télécommunications japonais Softbank déploiera ses robots Pepper dans les points de vente Nespresso du pays du Soleil-Levant. Ces semi-humanoïdes sont capables de décrypter nos émotions et de les mimer. "Le but ultime de Pepper est de vivre avec les humains, les magasins ne sont qu'un commencement...", prévient la société, qui commercialisera Pepper auprès du grand public japonais en février 2015, à partir de 1 500 euros. "Il est tout à fait possible que Pepper soit disponible dans d'autres pays à la suite du Japon, mais SoftBank n'a pour l'instant pas défini de date ", nous a confié Aldebaran.