Journal du Net > Management >  Dans l'intimité d'un coaching - Manon dépasse le trac des débuts de réunion
CARRIERE
 
21/09/2005

Dans l'intimité d'un coaching
Manon surmonte sa phobie des réunions

Manon, directrice financière dans un groupe industriel, a le trac au début des réunions importantes du projet qu'elle pilote. Ce mois-ci, André de Châteauvieux, coach professionnel, l'aide à le dépasser.
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Manon est directrice financière dans un groupe industriel. Son comité de direction l'a chargée d'animer le déploiement d'un nouveau système d'information budgétaire. Elle a souhaité un coaching pour surmonter les situations délicates du projet.

Manon démarre notre troisième séance sans préambule :
Manon : J'aimerais travailler aujourd'hui sur un problème récurrent et qui m'handicape de plus en plus : mon trac au début des réunions importantes du projet que je pilote.
Coach : Importante comment ?
Manon : Il est au plus fort devant la direction du siège ; chaque mois, j'ai une réunion pour le reporting du projet.
Coach : Et c'est comment alors ?
Manon : La nuit qui précède est plutôt agitée ! Et, juste avant de prendre la parole, pendant quelques minutes mon rythme cardiaque s'accélère. Je ressens un peu de peur. Ma voix tremble pendant les premières phrases. Progressivement, je prends de l'assurance et mon trac disparaît. Je ne pense pas que tout cela soit visible de mes interlocuteurs.
Coach : Qu'attendez-vous de moi aujourd'hui ?
Manon : J'ai déjà travaillé cela dans un stage de développement personnel : je sais que c'est la peur du regard des autres et la peur d'échouer. Mais, savoir cela, ne me fait pas avancer !
Coach : Et qu'est-ce qui vous ferait avancer aujourd'hui ?
Manon : J'aimerais dépasser mon trac.
Coach : Vous vivez d'autres situations où votre trac est encore plus important ?
Manon : Oui, je chante dans une chorale depuis plusieurs années. Les moments d'entraînement, seule face aux autres, me mettent toujours à rude épreuve. Et, en même temps, c'est quand j'accepte mon émotion, qu'elle peut circuler avec mon public. C'est alors un grand plaisir.
Coach : Et comment votre trac circule dans les réunions de direction ?
Manon : Je ne comprends pas ? Ma peur d'échouer ne doit pas circuler ! C'est pour ça que j'ai le trac !
Coach : Je suis désolé de cette libre association avec la chorale : je me disais que, peut-être, le risque d'échouer dans votre projet et l'émotion ne vous appartiennent pas complètement ?
Manon : C'est vrai que ce projet est plein de difficultés, d'inconnues que je porte aujourd'hui seule, ou ici avec vous, et parfois dans ma filiale, en petit comité… Je focalise les réunions de reporting plutôt sur les avancées du projet.
Coach : Et ajouter une revue des risques en comité de direction serait trop risqué…
Manon : Non, plutôt que dépasser mon trac, ce serait alors le déplacer !

Un mois plus tard, Manon introduit la séance :
Manon : Avant de commencer, j'aimerais partager sur la dernière réunion de direction. Tout a changé en profondeur. J'ai démarré par une météo du projet ! Le directeur général m'a alors demandé de zoomer sur les risques d'orage. Pour traiter ces zones à risques, j'avais préparé plusieurs scénarios avec l'équipe projet ; la réunion nous a permis de débattre puis de choisir.
Coach : Et votre trac ?
Manon : Disparu ! Nuit calme, premières minutes sereines et les suivantes confortables... C'est amusant, avec le recul, j'ai l'impression que le remède était pire que le mal : plutôt que cacher mon trac, ou plutôt les risques du projet, je le mets aujourd'hui en images, je le fais circuler ! Cela anime davantage la direction et les équipes projet ! C'est plus créatif. Pour dépasser définitivement mon trac, j'aimerais juste savoir quelle technique vous avez utilisée ?
Coach : Comment avez-vous réussi ?
Manon : J'ai compris que le trac est une tension qui appartient à tous les acteurs du projet. Il suffit de partager ces tensions !
Coach : La systémique nomme cela une résonance : l'émotion peut se propager dans un "système humain", dans les relations… Et chacun la transforme, la déforme, l'amplifie selon sa propre histoire.
Manon : Pour réussir dans mon univers rationnel, encore fallait-il objectiver cette émotion, par exemple avec la carte météo !
Coach : Oui, en faire un objet c'est vous en détacher. Vous aviez étiqueté cette émotion : "mon trac". Et vous aviez posé un diagnostic : "ma peur d'échouer". Par le détour de la chorale, nous avons commencé à décoller ces étiquettes qui vous collaient à la peau…

Les précédentes séances de coaching
Béatrice est consultante, surmonte sa peur du groupe
Nadine se débat avec Marc, le directeur financier

Le coach

André de Châteauvieux est coach d'entreprise, certifié par l'école de formation Médiat-Coaching. Avec une expérience de consultant et de manager de plus de 15 ans dans des cabinets de conseil, il accompagne des projets d'innovation et de transformation : accélérer la mise en marché de produits nouveaux, accompagner des dirigeants et des équipes de direction pour passer un cap et se développer en continu. Il se développe en partenariat avec ses clients et partage son expérience en continu pour promouvoir un nouvel art d'accompagner : site didactique sur les essentiels du coaching, supervision de pratiques pour les consultants et les managers, tutorat pour le D.U Coaching de Paris II, coanimation d'un club de benchmarking sur les politiques de coaching, avec des DRH de grandes entreprises.
Son site :www.art-de-changer.com


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