Des
managers pas comme les autres...
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Fonction
: Chef
d'orchestre
Nom : Paul
Ramirez
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Paul Ramirez a fait le Conservatoire de région de Marseille en
percussions et jazz. C'est sous la baguette de chefs d'orchestre
américains qu'il a appris son métier, grâce à l'observation. Jusqu'au
jour où un artiste a eu besoin de lui pour diriger un orchestre
Il a consacré sa carrière à la scène et a fait des tournées dans
le monde entier. Il accompagne des artistes de music-hall et du
show business, comme Demis Roussos, Jacques Higelin ou encore Bernard
Lavilliers.
Avez-vous le sentiment de faire du
management ?
Paul Ramirez. J'ai l'impression de faire du management 24
heures sur 24, surtout lorsque je suis en tournée avec les artistes.
En tant que chef d'orchestre, je dois être à l'écoute et rappeler
l'artiste à sa fonction s'il se disperse. Je dois m'imprégner de
ses volontés et lui servir sur un plateau. Vis-à-vis du groupe,
je dois être un catalyseur. Je suis le médiateur entre les souhaits
de l'artiste et le bon déroulement musical sur scène.
Quelle est votre définition
du "management" ?
Le management passe par l'écoute, la souplesse, la flexibilité et
la simplicité. Un bon manager sait obtenir un résultat avec le sourire,
en alliant élégance et savoir-faire.
Comment
gérez-vous votre équipe ?
Je suis sélectif dans le choix des musiciens, qui sont d'ailleurs
très fidèles à l'équipe. Il y a en moyenne
un départ tous les huit ans. Et lorsqu'ils partent, c'est
souvent pour des raisons familiales. Au sein de la formation, j'essaie
d'avoir un ou deux jeunes, qui poussent un peu la machine, et des
anciens, qui ont les meilleurs résultats. Notre formation de base
comprend six musiciens. Dans certains cas, nous pouvons être une
quarantaine. Lors des répétitions, je suis à l'écoute de leurs suggestions
et j'essaie de les orienter vers les souhaits de l'artiste. En dernier
lieu, je tranche.
Faites-vous des "débriefings"
après les concerts ?
Rarement. Si un musicien a eu un problème, je préfère le voir en
aparté. Les artistes de métier sont très sensibles, il faut savoir
leur parler, surtout pas d'une manière autoritaire. Si un musicien
joue vraiment mal, et qu'ils sont plusieurs à jouer du même instrument,
je lui demande d'arrêter. Sinon, je lui fais comprendre qu'il doit
jouer de façon plus simple. Au pire, je le renvoie.
Et si la formation entière joue
mal ?
Cela n'arrive jamais. Elle est, dans le pire des cas, à moins 10
% de ses capacités ! Je sens les mauvais jours au moment des "balances"
et je peux alors insister sur certains points. Je dois faire preuve
de psychologie.
Pendant le concert, quels sont vos
rapports avec l'artiste ?
Je suis à l'écoute et je sens son état d'esprit. Je dirige l'orchestre
en fonction de lui. S'il est stressé, je lui parle avec calme, comme
à un enfant.
Quel langage utilisez-vous pour diriger
les musiciens ?
Je dirige avec les mains et le visage en faisant par exemple des
clins d'il. C'est un langage très précis. De plus, on se connaît
comme dans un couple, les mécanismes et réflexes nous permettent
de communiquer sans parler.
Vos musiciens vous tutoient-ils ?
Oui. Sauf parfois à l'étranger, ceux que je ne connais pas me vouvoient.
Dans certains cas, ils m'appellent maître ou maestro, mais je n'aime
pas ça.
Quel conseil donneriez-vous à un manager ?
Un manager se doit d'être à l'écoute et d'abolir le "moi je". Il
faut être particulièrement attentif aux jeunes friands de conseils.
Les solutions sont souvent dans la bouche des nouveaux venus.
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