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INTERVIEW
15/12/2004
Les conseils d'un PDG
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"Ne changeons rien au changement" |
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Non, PDG.con n'est pas le site d'un patron épris de mégalomanie humoristique. C'est le titre provocateur, un peu trop même, d'un ouvrage écrit par Pierre-Henri Sapert-Bocoup, pseudonyme emprunté par un patron bien réel. Son analyse met à jour les grandes problématiques actuelles des entreprises au travers de situations réelles, en apportant à chaque fois une série de conseils pratiques. A 49 ans, ce patron anonyme dirige depuis plus de trois ans une entreprise industrielle française, mais pas dans le secteur de la pièce détachée comme il l'écrit dans l'ouvrage. Entretien, sous X, avec l'auteur.
Pourquoi avez-vous écrit PDG.con ?
Pierre-Henri Sapert-Bocoup. Je ne suis pas écrivain et PDG.con est mon premier livre, peut-être n'y en aura-t-il pas d'autre. Ce qui m'a poussé à écrire est mon insatisfaction face à tout ce qui est publié en général sur les méthodes de management. Et pourtant je lis beaucoup d'ouvrages sur le suje. A mon sens, les messages ne sont pas la plupart du temps assez forts. Les livres présentent des concepts près à l'emploi mais qui ne s'adaptent pas vraiment à la réalité quotidienne des entreprises. Pour répondre à cette tendance, l'approche de PDG.con se veut originale et anti-académique contrairement à la littérature managériale souvent d'origine anglo-saxonne.
Pourquoi avoir choisi l'anonymat ?
Ecrire un tel livre sous couvert de l'anonymat est plus efficace car on ne personnalise pas le message au travers du discours d'un individu en particulier. Je cite par ailleurs de nombreuses situations personnelles dans cet ouvrage et je ne souhaite pas que mes collaborateurs s'y reconnaissent. Cela pourrait provoquer des conflits ou des situations délicates. Ce n'est pas le but de ce livre, bien au contraire.
Dans votre livre, tout le monde en prend pour son grade, même les dirigeants ...
Oui. J'ai effectivement forcé le trait à plusieurs reprises, mais c'est assez proche de la réalité. Beaucoup de patrons devraient s'y reconnaître. Il faut aussi voir dans cet habillage une touche d'humour, de caricature. Et, évidemment, les directeurs, responsables, et autres collaborateurs cités dans PDG.con ne sont pas complètement nuls. J'ai seulement accentué quelques travers pour avoir un impact plus fort. Par ailleurs, chaque anecdote est accompagnée d'un kit de survie qui, lui, est très positif, avec une dizaine de conseils et pistes pour réagir quand on est face à des situations similaires à celles que je décris. Ce sont des pistes de réflexion. Et si deux ou trois d'entre elles sont mises en oeuvre, je pense que le message sera passé.
Le métier de dirigeant reste passionnant." |
Quel message ?
On ne peut pas appliquer des méthodes toutes faites sur des organisations qui sont trop fragiles et, surtout, pas prêtes pour cela. J'ai écrit PDG.con pour susciter l'attention. Les dirigeants doivent prendre plus de recul sur le quotidien. Le sentiment global qui se dégage du livre est celui de beaucoup de PDG, mais personne ne l'exprime. Nous en discutons, mais de manière informelle uniquement. Les dirigeants d'entreprise doivent regarder au-delà des modes et prendre conseil auprès de leurs réseaux. Les stratégies d'entreprise sont encore trop souvent conçues par des minorités. Il faut arrêter de penser que les collaborateurs ne créent pas de valeur.
Vous êtes contre les solutions toutes faites et pourtant vous donnez également des conseils dans votre livre. Que pensez-vous de la vague du consulting, coaching et des formations ?
Comme je l'ai dit, dans mon livre les conseils sont avant tout des pistes de réflexion. Il y en a dix pour chaque situation, qui font chacun quelques lignes et non pas un chapitre complet. D'autre part, pour l'avoir testé, je trouve que le coaching n'est pas très pertinent. Le coach intervient alors qu'il ne sait rien de ce qui se passe dans l'entreprise, il en est trop éloigné. Quant au consulting, c'est intéressant quand on en abuse pas. Il faut savoir faire appel à des intervenants extérieurs, car on ne peut pas tout savoir, mais il faut également faire attention à la survente de prestations. Le tout se résume dans le discernement, savoir de quoi au juste on a besoin.
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Dans le livre, vous qualifiez votre position de sacerdoce. Quelle est votre perception du métier de dirigeant ?
C'est encore là une exagération volontaire. Le métier de dirigeant est passionnant et cela fait huit ans que je l'exerce dans différentes entreprises, dans des fonctions de directeur général. Il est vrai que nous subissons de plus en plus de pression et de stress. Nous percevons un environnement de plus en plus hostile. PDG.con est un ouvrage modeste qui, je le souhaite, illustre le fait que le métier de dirigeant est difficile. Le dirigeant d'entreprise est un personnage qui, aux yeux de tous, semble isolé. Mais il n'est pas tout seul.
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