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19/01/2005
Télétravail
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Vingt-cinq salariés, vingt-cinq bureaux à domicile. L'entreprise travaille ainsi depuis huit ans en s'appuyant sur une véritable infrastructure communautaire. |
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Un
concept en quête de formalisme |
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Zéro bureau. Les fondateurs de Mayetic ont lancé ce pari fou en 1996. L'éditeur français de logiciels de travail collaboratif et de gestion de contenu compte aujourd'hui vingt-cinq salariés, tous télétravailleurs. Un exploit. En choisissant une telle organisation, Bruno de Beauregard et Miguel Membrado ont tout d'abord voulu apporter un certain crédit aux outils qu'ils éditent, et faire mentir au passage le vieil adage qui veut que les cordonniers soient les plus mal chaussés. Mais chez Mayetic, qu'on se le dise, on fabrique et on utilise des outils de travail à distance.
Les deux fondateurs
ont également cherché à gagner en flexibilité.
"Nos clients nous considèrent comme plus efficaces grâce
à cette organisation qui rend autonome et qui responsabilise
chaque salarié", insiste Miguel Membrado. La maîtrise
des coûts n'était pas, en revanche, une priorité.
"Dans une structure telle que la nôtre, on économise peut-être
avec le télétravail, mais pas beaucoup. Etant donné
notre activité, Mayetic se doit d'être très
équipé en informatique."
Derrière cette organisation new age vit une communauté
de salariés qui pour communiquer utilisent le téléphone,
la messagerie instantanée, les vidéoconférences...
Les vingt-cinq membres de la communauté servent surtout des
espaces de travail "Mayeticvillage" afin de partager des documents
concernant les plannings d'intervention, la gestion des clients,
la gestion des commandes, la gestion des projets, la coordination
inter-directions... Un véritable noyau central et virtuel.
Le volet administratif est quant à lui traité par
l'intermédiaire de "bases notes", par exemple pour les
demandes de congés ou pour la saisie des heures travaillées.
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A défaut de connaître les joies quotidiennes de la vie de bureau, les télétravailleurs de Mayetic doivent se résigner de temps à autre à se rencontrer. Pour ces "réunions physiques", l'éditeur loue des salles à Paris. Une réunion générale a lieu tous les deux mois, un comité de direction tous les mois. Ensuite, chaque équipe se réunit en fonction de ses besoins. "La fréquence des réunions est très variable, selon les besoins, constate Evelyne Maziau, directrice recherche et développement. Je peux avoir quatre réunions dans la semaine, comme une en un mois."
Espace de travail d'Evelyne Maziau |
Les salariés semblent, eux, plutôt satisfaits de cette organisation avant-gardiste. En huit ans, seules quatre personnes ont quitté l'entreprise. "Notre organisation du travail a paradoxalement créé une culture d'entreprise forte", note Miguel Membrado. Salariée depuis 2000, Evelyne Maziau habite dans une maison dans l'Yonne et travaille depuis sa chambre de 50 m². Un petit coin de bonheur. "Le travail à domicile permet de s'organiser et d'avoir des activités à contre-courant, remarque la directrice de la R&D. De plus, cela m'a permis de gagner du temps. Avant, je passais trois heures par jour dans les transports."
Dans la pratique, les salariés restent en général joignables de 9 h 30 à 19 h. Mais, pour ne pas dépasser ces horaires ou travailler le week-end, il faut rester savoir rester vigilant. "On travaille plus chez soi que dans les locaux d'une entreprise, estime Evelyne Maziau. Il faut savoir s'autoréguler et la famille sert souvent de contrepoids." A l'inverse, l'employeur pourrait s'inquiéter du temps réellement travaillé par ses salariés. "Nous sommes bien obligés de leur faire confiance, admet Miguel Membrado. Nous contrôlons ensuite les résultats."
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Autre risque pour le salarié et l'entreprise : l'isolement. Un salarié ayant un problème personnel ou professionnel peut facilement se couper de ses collègues. "Chaque responsable d'équipe doit veiller à avoir un contact quotidien avec ses subordonnés", souligne Miguel Membrado. Manager une équipe en télétravail demande donc une attention plus forte. "Il faut aussi savoir déléguer, bien formaliser les missions. Chacun doit être encore meilleur que d'habitude."
Un
concept en quête de formalisme |
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