Stéphane Deubel (PNP international)
Je faisais 500 km par jour

Des horaires 100 % flexibles

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Décaler ses horaires de travail

Une fois n'est pas coutume, Stéphane Deubel, 35 ans, suit sa femme expatriée depuis douze ans et doit à chaque fois reconstruire sa vie professionnelle. En 2004, il quitte le Canada et des horaires de travail allant de 9h à 17h avec dix minutes de trajet domicile-bureau, direction les Pays-Bas. Ne parlant pas néerlandais, Stéphane Deubel trouve, grâce à son réseau de relations, un emploi dans une société de production audiovisuelle, Kenovell. Un travail situé à Bruxelles, à 250 km de son domicile situé à Amsterdam. Cela durera un peu moins d'un an, avant un nouveau changement. Rencontre.

Comment vous organisiez-vous lorsque vous travailliez à Bruxelles ?
Stéphane Deubel. Au début, je travaillais quatre jours par semaine, avec des journées très longues et j'étais joignable le week-end également. Je gardais un jour par semaine pour m'occuper d'une société que j'ai montée à Amsterdam et dont s'occupe aujourd'hui mon associée. Mais 500 km par jour en train ou en voiture, c'est difficile, même si l'on travaille dans le train. J'ai dû prendre un appartement à Bruxelles. Ensuite, pour concilier vie professionnelle et familiale, j'ai négocié un temps plein avec 50 % en télétravail pour le démarchage de nouveaux clients depuis Amsterdam, et 50 % pour le suivi de production à Bruxelles.

Comment cela se passait-il avec vos collègues ?
Kenovell est une petite société de sept personnes. Il n'y a pas forcément de processus de communication interne. Nous communiquions très souvent par Internet, via Skype ou MSN Messenger, ainsi qu'avec une webcam. Nous avions une forte culture de communication orale et la communication instantanée est nécessaire pour une question de réactivité. D'un autre côté, je manquais les "informations de couloir". Ce qui est très frustrant. D'ailleurs, les relations avec les collègues n'étaient pas toujours faciles du fait de mon absence.

Aujourd'hui, je travaille à seulement 75 km de chez moi"

Et vos clients ?
Côté organisation, j'avais accès au serveur de l'entreprise depuis mon domicile. Je télétravaillais depuis la Hollande avec un téléphone portable belge et un e-mail avec une adresse belge également. Les clients que je prospectais ne savaient donc pas que je travaillais chez moi. Par la suite, lors du suivi de ces clients, je leur disais que j'habitais en Hollande sous le faux prétexte de suivre des clients néerlandais. C'était au fond une bonne raison, mais j'aurais pu le faire depuis la Belgique ! Reste que l'entreprise jouissait d'une bonne image avec un bureau en Belgique et un autre en Hollande.

Quel est votre rythme de travail aujourd'hui ? Est-il plus satisfaisant ?
Aujourd'hui je travaille chez PNP International, un client de Kenovell situé à Rotterdam, soit à seulement 75 km d'Amsterdam. Cela fait toute la différence. C'est un véritable exploit - et soulagement - de pouvoir diviser par trois le trajet à faire. Et mes collègues viennent souvent de plus loin, ce qui est courant en Hollande. En tout cas, ce n'est rien à côté du rythme français, où l'amplitude de travail est très importante. Même si chaque changement demande une adaptation qui prend jusqu'à 18 mois, je ne regrette rien.

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