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DOSSIER
 
10/05/2006

D'autres façons de recruter
Jeux d'entreprise : un outil de recrutement bien réel

Participer à des missions fictives mais réalistes, c'est le principe des business games. Une formule qui permet aux recruteurs de mieux cerner la personnalité et les qualités professionnelles des participants.
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Confier une mission fictive à un groupe d'étudiants pendant plusieurs mois et élire les meilleurs en fonction de leurs résultats, tel est le principe sur lequel reposent les jeux d'entreprise organisés par un nombre croissant de grandes entreprises pour recruter les jeunes diplômés sur les campus universitaires. Qu'ils soient axés sur le marketing, la stratégie d'entreprise ou la technique, ces business games sont des tests qui se veulent très réalistes et la plupart du temps proches de l'activité du recruteur. Mais les variantes sont nombreuses.


Des recrutements concrets à la clé
L'Oréal utilise depuis longtemps cet outil : en 1993, le géant français de la cosmétique organisait le premier "L'Oréal Brandstorm", jeu d'entreprise consacré au marketing, dont l'objectif est de gérer une marque, de l'élaboration de la stratégie générale à la conception du produit, de son packaging et de sa promotion. En 2000, "e-Strat Challenge", dédié à la gestion stratégique d'une entreprise virtuelle, et "Ingenius Contest", lors duquel des ingénieurs en herbe doivent concevoir une usine L'Oréal dans leur pays, ont également vu le jour. Derrière ces jeux, les embauches sont concrètes : 108 étudiants dans le monde ont ainsi été recrutés l'an passé parmi les 4.400 participants à "L'Oréal Brandstorm". De même, une quarantaine d'embauches suivent chaque année en moyenne l'e-Strat Challenge.

Nous observons comment les participants réagissent lorsqu'ils sont soumis aux pressions quotidiennes."

Olga Koenig
Danone s'est lancé plus récemment dans les business games et vient d'organiser pour la troisième année consécutive "Trust by Danone", qui consiste à gérer une société récemment acquise par le groupe dans un pays fictif d'Amérique du Sud. Vecteur d'image, c'est également un outil de recrutement à part entière pour le groupe. "Cette année, en France, nous avons déjà pourvu cinq stages et deux postes parmi les 110 participants et neuf personnes sont encore dans le processus de recrutement", explique Olga Koenig, responsable du sourcing et des relations écoles pour la France.


Observer les candidats en situation réelle
Les jeux d'entreprise permettent aux recruteurs d'apprendre beaucoup plus sur le candidat que ne le permettrait un simple entretien individuel. Les recruteurs et managers de Danone peuvent ainsi observer les qualités des candidats durant le "Trust Day", étape centrale du jeu durant laquelle les équipes gèrent leur entreprise en temps accéléré et au gré des événements extérieurs (grève dans l'usine, démission d'un responsable clé...) qui ponctuent la journée. "Nous regardons si les participants sont convaincants, s'ils savent prendre des décisions et travailler dans un bon esprit, détaille Olga Koenig. Nous observons également comment ils réagissent lorsqu'ils sont soumis aux pressions quotidiennes."

"Lors de l'entretien individuel, les candidats sont dans un contexte où ils cherchent à se vendre eux-mêmes alors qu'au cours d'un jeu, ils veulent vendre leur projet, renchérit Deborah Fenwick, directrice Marketing du recrutement corporate de L'Oréal. Ils sont plus spontanés et l'image que l'on a d'eux est donc plus proche de leur vraie nature."

Lors d'un jeu, les candidats sont plus spontanés qu'en entretien individuel."

Deborah Fenwick
Le jeu étant une simulation réaliste de problèmes réels de l'entreprise, il est également l'occasion d'observer si le candidat est bien en adéquation avec la culture d'entreprise. Chez Danone, les équipes sont suivies pendant le "Trust Day" par un manager qui les sensibilise aux valeurs que l'entreprise souhaite véhiculer, notamment dans la manière de gérer les dossiers, et observe leurs réactions. Aussi, ce ne sont pas obligatoirement les gagnants qui font l'objet d'une proposition d'embauche par la suite : "Les candidats les plus performants dans nos jeux internationaux ne sont pas toujours les plus adaptés pour travailler ensuite dans leur pays, note Deborah Fenwick. De manière générale, ce n'est pas parce qu'on est bon dans un des jeux que l'on convient à l'esprit de l'entreprise."


Une concurrence croissante autour des business games
Si les jeux d'entreprise sont un outil de recrutement utile pour détecter les profils les plus adéquats dans un vivier de jeunes diplômés, ils restent néanmoins difficiles à mettre en place. Lourds à organiser, en particulier à l'échelle internationale, ils doivent également affronter une forte concurrence. "On compte maintenant une quarantaine de business games en France, note Olga Koenig. Il est difficile de gagner en notoriété."

Aussi faut-il se démarquer, en particulier lorsqu'on arrive tard sur le segment. Danone a opté pour la proximité : le Trust Day se passe dans les locaux du siège, au plus près des managers. Il faut également toucher le plus grand nombre d'étudiants possibles, tant pour une question d'image que pour augmenter son catalogue de CV. L'Oréal l'a bien compris : en permettant cette année à l'ensemble des étudiants du monde entier, et non ceux d'un nombre limité d'écoles, de s'inscrire, via Internet, à l' "e-Strat Challenge", le groupe a donné une autre dimension à son jeu et attiré près de 40.000 étudiants issus de 125 pays différents.


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