Les plus gros négociants en vin de France Pierre Castel, parti de rien, il est le numéro 1

un vignoble de chalonnes sur loire, dans le loiret.
Un vignoble de Chalonnes sur Loire, dans le Loiret. ©  Marthe Lepretre

De son vrai nom Jesus Sebastian, Pierre Castel, 81 ans, est l'archétype de l'autodidacte. Fils d'un ouvrier agricole d'origine espagnole, il commence à travailler très jeune. Avec ses frères et sœurs, il développe dans son Bordelais natal une petite activité de négoce qu'il oriente très vite vers la vente en Afrique. La success-story est en route. Au vin s'ajoute la bière en 1967 et l'eau à partir de 1974. Ce triptyque fera sa fortune. A partir de 1970, il se spécialise dans les petits vins rouges qu'il commercialise aussi bien dans la restauration, la grande distribution ou chez les cavistes.

Pour booster ses volumes, il reprend des vignobles partout en France. En 1988, il met la main sur le réseau de cavistes Nicolas. Quatre ans plus tard, il rachete à Pernod Ricard son principal concurrent : la Société des Vins de France. Ses capacités de production lui permettent de lancer la marque Baron de Lestac, une anagramme de Castel. En juin 2007, il chipe le grand négociant du Val de Loire Friedrich (85 millions d'euros de chiffre d'affaires) à un autre grand concurrent, Joseph Helfrich et assoit un peu plus sa place de numéro 1 sur le créneau des bag in box, des outres à vin, sous vide. Cette année, un mois après s'être retiré du marché des eaux, l'octogénaire s'est offert Oenoalliance, un des dix plus importants négociants bordelais (47 millions d'euros de chiffre d'affaires) et sa marque Galhaud, renforçant ainsi sa présence sure le marché russe dont Castel a fait sa priorité. Aujourd'hui, dans la seule région de Bordeaux, il est propriétaire de 14 châteaux (800 hectares de vignes) et d'un formidable outil industriel qui peut conditionner 110 millions de bouteilles par an.