Cinq entrepreneurs français qui brillent à l'international Sophie Duguet transforme les habits en produits de soin

sophie duguet, présidente de skin'up
Sophie Duguet, présidente de Skin'up © Skin'up

"Exporter sans innover : impossible", selon Sophie Duguet, fondatrice de Skin'up. Son concept de "cosméto-textile" est basé sur des micro-capsules insérées dans la fibre du vêtement. Lorsque les fibres se tendent et se détendent, la rupture des capsules libère un actif cosmétique pour agir sur la peau et affiner la silhouette. "Mais à la différence d'autres produits de même type, nos vêtements ne sont pas jetables", explique Sophie Duguet. Il suffit d'un coup de spray pour "recharger" le tissu en substances actives. Et un "témoin d'efficacité" indique visuellement le pourcentage de microcapsules encore actives. Deux technologies que la créatrice s'est empressée de protéger par des brevets mondiaux.

Car après des années de recherche et développement, Skin'up peut enfin faire fructifier son savoir-faire à l'étranger. "Nos produits sont distribués dans une trentaine de pays", se félicite Sophie Duguet. "L'international représente 20% du chiffre d'affaires". Les étrangers apprécient particulièrement les vêtements minceur : panty sculptant, boxer affinant, débardeur auto-massant...

Des points de vente différents selon les pays

Une des difficultés concerne les différences des modes de distribution dans les pays. En France, par exemple, la gamme est vendue notamment en pharmacie. "Mais en Allemagne les pharmacies sont minuscules et ne disposent pas d'espace parapharmacie", observe Sophie Duguet. Du coup, l'entrepreneuse s'appuie pour ses implantations sur des grossistes qui connaissent parfaitement le marché local. La société a également du s'adapter... au climat. "En Asie du sud-est où il fait très chaud et humide, nous commercialisons des collants plus fins", explique-t-elle.

Le "made in France" est-il un atout pour Skin'up ? "Pas du tout pour les Français !", sourit Sophie Duguet. Pour les clients étrangers, en revanche, le fait d'être adossée au pôle de compétitivité Cosmetic Valley, en Touraine, qui rassemble des start-ups et des grands noms de la cosmétique comme Hermès ou L'Oréal, est un atout. "Cela nous donne une image plus glamour", reconnaît l'entrepreneuse. Et pour renforcer encore sa stature, elle a choisi comme siège social un château du 18e siècle, classé monument historique.

Peu loquace sur les chiffres, l'entrepreneuse de 43 ans confie un chiffre d'affaires "autour de 2 millions d'euros" en 2011. Et vise les 10 millions d'ici trois ans.