Cinq entrepreneurs français qui brillent à l'international Franck Bourrières crée des bulles contre la contrefaçon

franck bourrières, président de prooftag
Franck Bourrières, président de Prooftag © Prooftag

C'est complètement par hasard qu'est né le "code à bulles", la technologie qui fait le succès de Prooftag. "En 1999, je travaillais chez Novatec sur le processus de dépose d'adhésif", raconte Franck Bourrières, le co-créateur de Prooftag. "On a remarqué que des bulles se créaient spontanément et on n'arrivait pas à s'en débarrasser". Chaque "constellation" de bulles étant unique, l'équipe de chercheurs a l'idée de les utiliser comme marque d'authentification, un peu comme une empreinte digitale. Il a fallu ensuite de longues années de développement pour mettre au point la technologie (machines, lecteurs, logiciels...)

En 2004, Franck Bourrières crée la société Prooftag à Montauban, dont Novatec reste le principal actionnaire à 20%. Mais ce n'est qu'en 2007 que la société gagne ses premiers contrats. "On visait dès le début le marché des documents officiels, raconte l'entrepreneur de 35 ans. "Mais avant qu'un Etat vous confie un contrat de plusieurs dizaines de milliers d'euros, il faut faire ses preuves sur le marché privé".

Le vin, clé de démarrage de la PME

Prooftag démarre donc sur le marché du vin. Un code à bulles, intégré dans une petite étiquette en plastique d'un centimètre environ, est scellé sur la bouteille. Il est associé à un identifiant unique, qui permet au consommateur de vérifier l'authenticité du produit sur Internet. La technique a rapidement séduit de nombreux producteurs bordelais, puis le bouche-à-oreilles s'est diffusés jusqu'en Californie et en Afrique du Sud. Depuis juillet 2011, les clients peuvent vérifier l'authenticité de leurs produits par téléphone portable grâce à un QR code.

Après les vins, Prooftag a gagné le marché de l'horlogerie et de la cosmétique mais a aussi convaincu un fabricant de casques audio japonais et les huiles de moteur Motul. L'entreprise a fini par gagner la confiance des autorités africaines. "En Guinée, nous avons certifié les procès-verbaux de l'élection présidentielle de 2010", se félicite Franck Bourrières.

L'an dernier, le chiffre d'affaires de la société a bondi de 60% mais il reste top secret. Le patron consent juste à dire que l'export représente 50% des ventes. En janvier 2011, il a réalisé une levée de fonds de 8 millions d'euros pour lui permettre de pénétrer de nouveaux marchés. Des bureaux sont déjà ouverts en Pologne, à Dubaï, en Chine, en Asie du Sud-Est, et en Afrique. "Nous pouvons traiter des petits volumes, ce qui intéresse beaucoup les PME du monde entier", explique Franck Bourrières, qui assure recruter chaque semaine au moins un nouveau client. Prooftag, qui compte une trentaine de salariés, sur quelle période.