Création d'entreprise : contacter les banques

Le banquier est l'un des premiers contacts auxquels s'adressent les créateurs. Est-ce utile ? Que faut-il en attendre ?

Avant de se précipiter chez votre banquier, il faut s'assurer que le prêt est le type de financement adapté à votre situation. Ainsi, une banque accordera principalement des prêts pour des projets d'investissement corporel, c'est-à-dire pour des achats concrets comme des machines ou des locaux.

N'oubliez pas également que l'emprunt est souvent une nécessité, mais qu'il a un coût. Avant d'emprunter, il vous faut intégrer ce coût dans le calcul du point mort (seuil de rentabilité). Enfin, sachez que vous obtiendrez très difficilement un prêt sans apporter vous-même un minimum de fonds propres.

Avant de contacter les banques, il faut donc se préparer. Commencez par rédiger un dossier avec rigueur et entraînez-vous à le présenter. Vous pouvez éventuellement, pour environ 2000 €, vous entourer d'un consultant, qui vous suivra dans la recherche de prêt.

Une fois que le dossier est rédigé, commence la prise de contact. Evitez d'envoyer celui-ci par la Poste et privilégiez le contact direct, afin de présenter et de commenter directement le dossier au banquier. Si vous vous faites aider par un conseiller, faites en sorte que la rencontre ait lieu dans son cabinet. On est plus fort chez soi, et plus fort à deux. D'autant plus que les porteurs de projet connaissent généralement bien leur métier, mais savent rarement parler à un banquier.

Le dossier type de demande de financement auprès d'une banque

Marketing (environ 10 pages) :
- le créateur : parcours, expérience, présentation de l'équipe ;
- descriptif du projet : positionnement de l'entreprise, gamme de prix, avantage concurrentiel ;
- pertinence du projet : étude de marché, positionnement des concurrents, demande supposée ou estimée ;
- l'entreprise : budget, forme juridique, nombre d'actionnaires.

Finance (environ 10 pages) :
- projection de chiffre d'affaires sur trois ans ;
- seuil de rentabilité ;
- capacité d'autofinancement ;
- prévision de l'impact du remboursement dans le compte de résultat et le bilan ;
- plan de trésorerie.

Annexes (environ 10 pages) :
- CV, résultat de l'étude de marché... et tout ce qui évite d'alourdir le dossier.

Sachez qu'à cette étape tout se négocie : le montant du crédit, les garanties, les taux d'intérêt, les frais annexes, le fonctionnement du compte... Faites en sorte de ne pas donner votre caution, même si c'est très difficile si vous n'avez, à la base, aucun apport.

Attention, ne sous-estimez pas vos besoins en pensant qu'une petite somme sera plus facilement prêtée. Une règle absolue : il faut toujours demander plus, pour éviter tout problème de trésorerie. Dans la plupart des cas, on doit faire face à des imprévus.

Pour le banquier, comme pour le créateur, le contact est un critère majeur de choix. Les banquiers ont besoin d'être rassurés, ce qui dépend bien sûr de la personnalité du créateur, mais aussi d'éléments objectif. Le banquier appréciera une personne expérimentée, de plus de 30 ans. Il sera plus confiant si votre projet a un rapport avec votre parcours professionnel et si vous apportez des fonds personnels, car il pensera que vous êtes un bon gestionnaire.

Enfin, soyez également sélectif sur les offres que vous recevez. Une banque qui réagit rapidement est une banque motivée par votre projet. Comptez dans tous les cas environ un mois pour trouver et négocier votre prêt.

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