Comment gérer son parc applicatif mainframe de façon appropriée ?
Les entreprises doivent bâtir une stratégie plus robuste pour gérer leur portefeuille applicatif si elles veulent réduire leur dette informatique et décider utilement de leurs investissements mainframe.
Comment gérer son parc applicatif
mainframe de façon appropriée ? Ce sujet de discussion est fréquent chez
les professionnels de l’informatique.
Certains sont d’avis que tant que le
mainframe fonctionne, il est inutile d’intervenir. Ils font valoir que la
maintenance et les mises à niveau maintiennent le système et les applications en
parfait ordre de marche et que par conséquent toute révision majeure est
inutile.
Pour d’autres, inversement, plus vous utilisez un mainframe, plus son
entretien coûte cher et engendre des dépenses informatiques astronomiques qui,
au bout du compte, pourraient être évitées si on y renonçait totalement.
Alors, que faire ? L’entreprise doit-elle vivre une évolution ou une révolution du mainframe ?
Les limites d’une révolution de l’infrastructure mainframe
Mener la révolution contre le
mainframe implique un basculement complet vers une autre plate-forme Linux,
Windows ou UNIX sur laquelle toutes les applications seraient exécutées – donc
réécrites. Ces plates-formes garantissent une réelle maîtrise des coûts, les
frais d’utilisation étant en effet nettement moins élevés que ceux d’un
mainframe.
Cependant la réécriture des applications pose problème, essentiellement
à cause de la nature même de ce processus – chronophage, compliqué, coûteux et
souvent porteur de risques considérables comme les problèmes de fiabilité et
d’indisponibilité des données. Il est tout simplement inacceptable d’exposer
les applications métier à ce type de risques ; par conséquent, il n’est
pas sérieusement envisageable de réécrire complètement les applications.
À l’inverse, maintenir le mainframe
dans son état initial pose aussi des problèmes spécifiques. La technologie du
mainframe peut très vite devenir obsolète, et à mesure que la complexité des
applications augmente, il est nécessaire de renforcer la puissance et les
fonctionnalités du système. Un mainframe incapable d’accompagner l’évolution
des technologies met en péril la performance applicative.
Et si une évolution était plus pertinente ?
La migration des applications
constitue l’une des solutions possibles à ce problème ; elle implique
d’utiliser des outils de modernisation pour transférer les applications
existantes sur une nouvelle plate-forme. Cette approche est celle du compromis :
les applications ne sont plus hébergées sur un mainframe coûteux et complexe
mais n'ont pas été réécrites complètement pour autant - d’où un gain de temps et
d’argent considérable. Dans certains cas, la durée d’un projet sera raccourcie de
trois à quatre ans.
De surcroît, l’intégrité des
applications est totalement respectée et le risque de perte de valeur n’existe
pas. En ce sens, une « évolution » du mainframe donne à l’entreprise
les avantages de la personnalisation tout en réduisant drastiquement les coûts
variables.
Une approche graduelle du
développement et de la maintenance du système sur une plate-forme moderne constitue
une autre option. Par exemple, il est possible d’économiser beaucoup de temps
et d’argent en développant avec un outil moderne fonctionnant sur PC, et
également d’améliorer la qualité et la polyvalence des applications. Ce
processus peut être mis en œuvre à n’importe quelle phase du cycle de vie des
applications. L’environnement de test est alors déporté sur un système hôte
de sorte que seul le processus de production s’exécute sur le mainframe. La
modernisation peut ainsi prendre la forme d’un processus progressif qui ne
mobilise jamais toutes les ressources en même temps.
Au vu de ces options, l’approche « révolutionnaire » n’est sans doute pas la plus économique ni la moins risquée pour maintenir le mainframe en état de marche. Bien sûr, chaque projet de maintenance mainframe doit répondre à des critères et gérer des problèmes spécifiques mais de plus en plus de professionnels considèrent qu’une approche moins radicale de type « évolution » est vraisemblablement l’option la mieux adaptée et la plus sensée.