Datacenter: la montée en puissance de la technologie SSD

Aujourd'hui, la technologie a atteint son apogée, et le datacenter exclusivement SSD n'est pas seulement une réalité, mais de plus en plus l'avenir du stockage d'entreprise.

Les disques SSD sont aujourd’hui omniprésents dans les ordinateurs de bureau et les ordinateurs portables, mais il a fallu beaucoup de temps pour qu’ils connaissent un déploiement généralisé dans les datacenter. Les exigences totalement différentes des applications de cloud et de datacenter impliquent que trois aspects de la technologie SSD doivent atteindre leur maturité avant de pouvoir être un remplacement viable des disques durs : le coût, la fiabilité et la capacité.

Aujourd'hui, la technologie a atteint son apogée, et le datacenter exclusivement SSD n'est pas seulement une réalité, mais de plus en plus l'avenir du stockage d'entreprise. Et, contrairement aux premiers jours des SSD, il y a beaucoup de choix aujourd'hui.

Au départ, les disques SSD étaient plus utilisés pour du stockage en cache et du "hot storage" afin de se mélanger avec des disques tournants SAS ou SATA. Aujourd’hui, avec une densité NAND plus élevée portant les disques SSD serveur à des capacités allant jusqu'à 3,84 To, l’apparition des disques AIC NVMe plus rapides et des standards tels que U.2, on observe un glissement vers les All-Flash Arrays (AFA) mettant ainsi fin aux disques tournants.

Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi ce changement se produit : un seul disque SSD peut surpasser plusieurs disques en rotation et consomme moins d'énergie. Par conséquent, il permet de consolider les serveurs et réduire l'empreinte physique globale d'un rack de stockage.

Les disques SSD du datacenter dépendent cependant d'un ensemble de mesures différent de celui des PC grand public. Contrairement à un PC client classique, où il est peu probable que l'utilisation exige des performances constantes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, un datacenter doit être en mesure de répondre à ce besoin et connaîtra une demande accrue selon les usages.

L’exemple du Black Friday parle de lui-même. Le jour de l'année le plus important pour le commerce électronique qui observe un trafic décuplé pour les achats en ligne et  une hausse plus extraordinaire ce jour du nombre de transactions traitées par les datacenter. Les disques durs des datacenter doivent être en mesure de relever ce défi, avec à la fois fiabilité et performances quotidiennes constantes pendant toute la durée de l’opération. L'endurance est la clé, tout comme la performance constante de l'IOPS.

Cependant, avec une application différente comme un service de streaming vidéo, avoir un réseau d'affichage de contenu et une faible latence prévisible devient une exigence clé. Une fois de plus, des IOPS cohérents et une bonne qualité de service (QOS) sont nécessaires pour cette situation.

Les clients des serveurs et des datacenter peuvent désormais choisir entre des 2 types de disques. Les SATA SSD rapides et fiables, qui offrent les avantages du "hot swap", des options de redondance flexibles et une grande évolutivité grâce à plusieurs baies de disques par serveur. Et les derniers disques AIC NVMe haute performance qui offrent le débit le plus rapide possible avec la technologie NAND.

Cependant, bien que le SATA soit actuellement la norme pour le déploiement de SSD, il est en déclin. La préférence des usagers est toujours fortement axée sur le déploiement SATA à grande échelle, et la transition vers les niveaux de performance NVMe pourra prendre jusqu'à 24 mois.

Bientôt, la norme U.2 rendra ce choix beaucoup plus intéressant, comblant quelque peu l'écart entre ces deux catégories de SSD. Elle offre les performances du NVMe, avec les mêmes avantages d'évolutivité, de redondance et de "hot swap" qui ne sont actuellement possibles qu'avec SATA.

Cependant, l'avènement du stockage full-Flash n'est qu'une des façons dont le stockage d'entreprise évolue. Dans un datacenter périphérique, le type de disques SSD utilisé dépend des besoins. Il peut s’agir de performances élevées en lecture/écriture (par exemple, streaming multimédia), d'accès aléatoire (accès aux bases de données) ou autre.

Les DRAM jouent également un rôle pour les datacenter de périphérie, où une capacité mémoire, une bande passante élevée et une connectivité réseau bien conçue sont cruciales pour permettre de faibles latences entre le périphérique et les datacenter centralisés.

Edge n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'évolution du datacenter, et les technologies à venir pourraient conduire à de nouvelles permutations du stockage en entreprise. Actuellement, l'accent est mis sur le calcul Intel et AMD x86 traditionnel, mais il existe des arguments convaincants en faveur d'une spécialisation qui affectera le déploiement du SSD. Il y a un fort potentiel pour les technologies de refroidissement liquide avec des nœuds de calcul basés sur FPGA, l'apprentissage machine et la technologie 5G.

En fin de compte, l'évolution des datacenter est dictée par la demande et, à l'avenir, il est probable que ces demandes évolueront à nouveau, car les applications entièrement nouvelles auront des besoins de stockage différents. La souplesse même du déploiement des disques SSD, ainsi que les technologies émergentes, permettront alors de répondre à ces besoins.