DOSSIER 
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Management du stress
Stress négatif, stress positif
A haute dose, le stress professionnel est source d'erreurs, d'agressivité et de frustration. A petite dose, le stress professionnel est source de motivation, d'évolutivité et d'innovation. Une question d'équilibre. (novembre 2003)
 
Managers sous tension
P. Légeron (Stimulus)
D. Troch (Amiens SC)
Cinq principes pour réguler le stress
A lire, à suivre

Un homme marche. Entre son appui sur un pied, puis sur l'autre, il vit un moment de déséquilibre, sans même s'en rendre compte. De la même façon, il vit des moments de stress. "Le stress, c'est l'état dans lequel nous nous trouvons dès lors qu'il y a un changement significatif de ce qui fait notre stabilité quotidienne", explique Patrick Bouvard, consultant spécialisé dans les ressources humaines. A faible dose, ce stress est positif : sans ce petit déséquilibre, nous ne pourrions jamais avancer. Mais s'il devient trop intense, trop répétitif, il nous arrive de trébucher : panique, perte de ses moyens, sommeil en panne, agressivité, enfermement…

Ce stress négatif est aujourd'hui omniprésent dans la vie professionnelle, surtout chez les cadres pour qui la gestion du temps est devenu un sacerdoce. D'après une étude menée par la CFDT Cadres, 70,4 % de cette population active estime qu'on lui demande de travailler plus vite et 80,8 % qu'on exige d'elle plus de réactivité. Résultat : le stress s'est installé comme un des facteurs naturels de la vie des entreprises. Selon l'enquête en ligne du Journal du Management, ce sont ainsi 51,5 % des cadres qui estiment que le niveau de pression qu'ils supportent au travail est devenu "trop" ou "très" élevé (lire les résultats complets de l'enquête).

Au travers de cette enquête en ligne, de nombreux lecteurs du Journal du Management ont tenu à exprimer ce qu'ils ressentent face au stress au travail. Outre le "rythme de travail arrasant", les causes identifiées sont multiples et variées : certains évoquent la "perversité des collègues", d'autres le "manque de transparence de l'entreprise" ou encore "l'incompréhension du travail de l'autre". Ce stress, largement partagé, est dans tous les cas considéré comme le grand responsable "de la dégradation de l'ambiance dans les entreprises". Une dégradation alimentée par un cercle vicieux car, comme le note un autre lecteur, "le stress se transmet par capillarité, comme le bâillement".

L'entreprise exige de ses collaborateurs le maximum"

Patrick Bouvard, consultant

Cet état des lieux, plutôt sombre, trouve un allié de circonstance dans la situation économique actuelle : marché de l'emploi tendu, concurrence accrue, externalisation... Autant de facteurs qui accentuent, de façon inconsciente, la pression professionnelle. "Surtout, poursuit Patrick Bouvard, l'entreprise exige de ses collaborateurs le maximum et tout de suite, tout en faisant miroiter une reconnaissance à moyen ou à long terme". Un décalage source de frustration et de démotivation : selon une autre enquête réalisée par la CFE-CGC, 62 % des cadres estiment que leurs efforts ne sont pas récompensés à leur juste valeur.

Alors que faire ? Baisser les bras face au stress et subir ? Non, répondent à l'unisson les spécialistes de l'analyse comportementale en entreprise (voir la sélection d'ouvrages). "Le stress professionnel est un phénomène que l'on peut apprendre à gérer, souligne ainsi le docteur Patrick Légeron (lire son interview). Il faut savoir perndre du recul et repenser son organisation de travail en fonction de ce facteur." Dans ce domaine, beaucoup observent comment les sportifs de haut niveau réussissent à sublimer le stress négatif pour le rendre positif, motivant. "C'est un élément essentiel pour des sportifs auxquels on demande sans cesse d'aller plus loin", estime Denis Troch, l'entraîneur du Amiens SC Football.

Managers sous tension
P. Légeron (Stimulus)
D. Troch (Amiens SC)
Cinq principes pour réguler le stress
A lire, à suivre

Le management du stress existe bel et bien. Il s'agit même d'une pratique amenée à se développer en entreprise. Une pratique à double détente qui doit prendre en compte, en même temps, la dimension personnelle et la dimension collective. Sur ce dernier point, les managers ont un rôle clef à jouer en devenant des régulateurs de stress pour leurs collaborateurs (lire les cinq principes de régulation). "En tant que manager, estime le docteur Dominique Hoareau, il faut tout d'abord être capable de laisser de la liberté et une marge de manœuvre à son équipe pour limiter le risque de stress." Bref, faire confiance dans la façon qu'ont les autres de marcher. Un pied, puis l'autre...

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Rédaction, Le Journal du Management


   
 
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