22/09/2004
Comment intéresser un chasseur Se faire chasser
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Se
faire remarquer, c'est bien. Se faire appeler par un cabinet, c'est encore mieux.
Les conseils d'un spécialiste pour que votre tête soit mise à prix. |
C'est une chasse dont la proie peut sortir gagnante.
Et partager cette victoire avec le chasseur et son client. PDG d'Humblot-Grant
Alexander, l'un des dix premiers cabinets français de conseil et recherche de
dirigeants et d'experts, François Humblot donne quelques grands conseils
pour bien se faire chasser.
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Vous avez au moins trois à quatre ans d'expérience
et un parcours professionnel intéressant. C'est bien
parti. Mais attention, ce n'est pas suffisant. Encore faut-il
être visible. Si vous avez fait une grande école,
c'est un atout de plus. Les chasseurs de têtes puisent
en effet dans les annuaires d'anciens élèves,
vendus par les plus grandes écoles, donnés par
les autres. "Si votre profession est organisée, il faut s'inscrire
dans un club et se montrer dans les endroits stratégiques" recommande
François Humblot. "Il faut veiller à ce que ses coordonnées
soient à jour partout où vous êtes répertorié", ajoute-t-il.
Etre cité dans un article de presse ou encore animer
une table ronde dans un événement sont de bons
moyens de se faire remarquer. Vous pouvez aussi attirer l'attention
en écrivant un ouvrage dans votre spécialité.
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En étant visible, vous prenez le risque d'être
tout simplement mal vu. Contrôlez votre image. N'acceptez
pas toutes les sollicitations des journalistes ou organisateurs
d'événements. Faîtes une recherche de vos prénom
et nom sur Google, vous serez surpris d'être ainsi référencé.
Si la recherche met en évidence des faits peu avouables,
cela peut vous coûter cher. Vous pouvez alors créer
une page personnelle avec votre CV et tout faire pour qu'elle
soit la mieux référencée.
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Vous
êtes invisible, ou presque |
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Généralement, les experts sont
plus facilement identifiables. Dans des secteurs comme l'audit,
où les candidats sont nombreux et se ressemblent, mieux
vaut avoir une stratégie plus active. Pour ceux qui ne
sont dans aucun annuaire d'école et aucune association,
il est temps de se manifester. Envoyer son CV est une bonne
façon de se faire chasser, mais ce n'est pas suffisant. "Il
faut réitérer l'envoi tous les ans si l'on est en veille, tous
les trois à quatre mois si l'on est en recherche active" poursuit
le chasseur de têtes. |
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Ce sera long
La recherche dure cinq à six semaines, la présentation des
candidats quatre à cinq semaines. Ensuite, l'entreprise met
de quinze jours à quatre mois pour se décider.
Ce sera difficile
Selon la nature de la mission, le chasseur de têtes contacte
dix à trois cent cinquante personnes et en général entre cinquante
et cent candidats.
Mais cela en vaut la peine
Le poste proposé a toutes les chances de vous intéresser
et de bien s'intégrer dans votre parcours professionnel.
"On peut contacter des candidats à la concurrence, relève-t-il.
Mais ce n'est pas le plus intéressant. On cherchera plutôt
à trouver un fournisseur ou encore une entreprise qui vend
des produits différents mais aux mêmes clients." Même
si vous n'êtes pas sélectionné, vous n'aurez
pas perdu votre temps. Vous aurez réfléchi à
votre projet professionnel, passé un ou plusieurs entretiens
et ajouté un bon contact dans votre carnet d'adresses.
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Vous
répondez au téléphone |
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Si vous êtes gêné pour parler, par exemple
dans un open space, ne vous inquiétez pas, les chasseurs ont
l'habitude. Laissez votre numéro de portable et faites-vous
rappeler. "Si vous avez un doute, dites au chargé de
recherche que vous le rappellerez, prenez son nom et vérifiez
que le cabinet existe" conseille François Humblot.
Le chargé de recherche va vous poser quelques questions
pour s'assurer que votre profil correspond à ce qu'il
recherche. Quant à vous, essayez d'obtenir le maximum
d'informations. "En général, on n'obtient pas le nom
du client, prévient-il. Mais il faut essayer d'en savoir
le plus possible pour bien préparer l'entretien." Vous pouvez
demander au chasseur comment il vous a trouvé. Il ne vous
répondra pas, à moins que vous ayez été recommandé par une
personne qui souhaite que vous le sachiez.
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... avec
l'entreprise cliente
Si vous êtes chassé, vous pouvez en général
négocier jusqu'à 25 % d'augmentation. Mais
ce n'est pas systématique. D'une part, les entreprises
restent en général dans les salaires du marché.
D'autre part, si la mission est très intéressante,
on peut même vous imposer jusqu'à 10 % de
baisse de salaire.
... avec votre entreprise
Vous pourriez être tenté de faire monter les
enchères en mettant en concurrence le chasseur de têtes
et votre employeur. "Je ne conseille pas de faire du chantage
pour obtenir une augmentation de salaire de son employeur
actuel. En effet, s'il ne peut se passer de vous, il vous l'accordera
mais il sera tenté de vous le faire payer plus tard." On peut
toutefois en tirer partie en interne : "il est plus habile
de laisser entendre que vous avez été contacté par un chasseur
de têtes, sans rien demander" note François Humblot.
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Que vous ayez donné suite ou non, que
vous ayez été sélectionné ou non,
vous avez un nouvel ami.
Aidez-le
"Si le chasseur de têtes demande d'autres contacts au candidat,
il faut recommander des personnes de confiance, insiste-t-il.
En général, les gens bien conseillent des gens bien."
Donnez-lui des nouvelles
"Il faut régulièrement donner de ses nouvelles
au consultant, conclut-il. Le mail se prête bien à
ce type de contacts. En cas de promotion, envoyez-lui votre
CV actualisé." Si vous êtes embauché, tenez-le au courant de
votre intégration. Ensuite, ne le perdez pas de vue. |
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Parcours
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François
Humblot a 52 ans, est diplômé de l'ISG et titulaire
d'une maîtrise es Sciences économiques. PDG d'Humblot-Grant
Alexander, l'un des dix premiers cabinets français de
conseil et recherche de dirigeants et d'experts, il
a trente ans d'expérience principalement consacrées
au conseil en recrutement et à la recherche de dirigeants
et de cadres dans pratiquement tous les secteurs de
l'économie. Il a également été
président du Syndicat du conseil en recrutement
Syntec de 1996 à janvier 2001.
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