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INTERVIEW
septembre
2004
Jean-François
Roquet (Syntec Recrutement)
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Une "chasse" vue de l'intérieur |
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Président du Syntec Recrutement (*), et directeur général associé chez François Sanchez Consultants, Jean-François Roquet fait le point sur le secteur du conseil en recrutement et sur le métier de chasseur de têtes. Un métier qui évolue au rythme de la conjoncture, mais aussi des progrès technologiques.
Comment se porte le métier de chasseur
de têtes ?
Jean-François Roquet. Notre activité est directement touchée
par la conjoncture, en ce moment un peu tiède. Les politiques de
recrutement restent peu dynamiques, et rarement anticipées. Depuis
quelques mois, cela semble cependant aller un peu mieux. Mais il
est difficile de dégager une tendance. Les fluctuations
portent sur de petits volumes, ce qui peut donner l'impression que
l'activité repart au niveau d'un cabinet, mais ne permet pas d'apporter
de conclusions générales pour le secteur. Quoiqu'il en soit, l'existence et
l'utilité du métier ne sont absolument pas remises en cause. Le
marché des chasseurs de têtes et des cabinets de recrutement représente
en France un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros environ.
20 % de l'ensemble des embauches résultent du travail des cabinets
de chasse et de recrutement.
Pour
quels recrutements fait-on appel à un chasseur de têtes ?
En général, il s'agit de recrutements de cadres supérieurs, d'une
dizaine d'années d'expérience en moyenne. Cela concerne les métiers
clés de l'entreprise comme le marketing, le commercial, la direction général,
la direction financière, les DRH, la qualité, le contrôle... Mais cela concerne aussi des métiers très
spécifiques, comme actuaire dans l'assurance.
Les chasseurs de têtes sont-ils payés
au résultat ?
Les cabinets payés au résultat sont peu nombreux. Personnellement,
je m'oppose à cette pratique. Le fait d'être payé au résultat dissuade
d'apporter une expertise de conseil et incite à présenter des candidats
à tour de bras. Les chasseurs de têtes remplissent une mission de
conseil et doivent être payés en honoraires pour les moyens mis
en uvre. Ils sont payés 25 à 33 % de la rémunération annuelle de
la personne cherchée. L'exclusivité est aussi indispensable.
"Contacter un candidat d'une entreprise concurrente" |
Pourquoi fait-on appel à un chasseur
de têtes ?
Notre compétence est reconnue dans l'analyse des besoins, la recherche
des candidats et leur évaluation. Nous offrons une garantie forte : nous sommes prêts à recommencer la mission gratuitement si le
client n'est pas satisfait de son recrutement.
Les grandes entreprises ont des départements
RH souvent très développés. Font-elles appel à vous ?
Les entreprises qui ont une capacité d'expertise font appel aux
cabinets de chasseurs de têtes de manière ponctuelle. Elles réalisent
elles-même 90 à 95 % de leurs recrutements. En général, elles
ne souhaitent pas contacter un candidat d'une entreprise concurrente
directement. Cela peut être une raison de faire appel à un chasseur
de têtes.
Quels sont les principaux moyens employés
pour trouver les candidats ?
C'est un secret... Un sourcier ne vous dira pas comment il trouve
de l'eau ! Le chasseur de têtes utilise tous les moyens dont
il dispose : ses fichiers, les sites Internet, la connaissance du
milieu professionnel où évolue le client... Nous suivons des règles
déontologiques très strictes. Il existe une norme Afnor qui garantit
la qualité des cabinets de recrutement.
Il faut veiller à contrôler ce qui est dit sur soi" |
Comment approchez-vous les candidats ?
Nous les approchons par courrier ou par téléphone. Nous pouvons également
les rencontrer à des manifestations ou à des congrès. La chasse est un
travail d'équipe. Le premier contact est souvent le fait des chargés
de recherche. Un consultant prendra ensuite en charge l'évaluation.
L'activité à l'international se développe-t-elle ?
L'international se maintient. Suivant les cabinets, les missions
de filiales françaises ou pour des clients étrangers représentent
10 à 50 % en volume.
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Internet a-t-il changé votre métier ?
Internet permet d'entrer plus facilement en contact avec les candidats.
Les cadres envoient aujourd'hui leurs CV plus rapidement grâce au
mail. Nous en recevons donc beaucoup plus, ce qui rend le tri difficile.
Pour les candidats, il faut veiller à contrôler ce qui est dit sur
soi, notamment sur le Web.
Quel conseil donneriez-vous à un cadre
qui se fait chasser ?
Il faut faire confiance au cabinet. Il est le meilleur allié de
l'entreprise et du candidat. Par ailleurs, si vous souhaitez être
chassé, référencez-vous.
Une "chasse" vue de l'intérieur |
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Parcours
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Jean-François Roquet, 56 ans, diplômé de l'IEP Paris, titulaire d'un DESS de droit public, a occupé plus de quinze ans différentes fonctions dans les ressources humaines et l'export au sein du groupe Roussel-Uclaf. Il est actuellement directeur général associé du cabinet de conseil en ressources humaines François Sanchez Consultants-Panel et président du Syntec Recrutement. |
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(*) Le Syntec recrutement est rattaché à la Fédération Syntec, qui regroupe l'ensemble des sociétés d'études et de conseil et est membre du Medef.
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