Déménager son entreprise en région
Vorwerk France : gestion d'un déménagement sur fond de crise

Saisissant une opportunité, l'entreprise décide de déménager son siège social à Nantes. Mais elle doit faire face à un mouvement social et perd les deux tiers de son effectif.

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Cas n°2 : Nid

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Cas n°2 : Nid Cinq conseils Tendance

Le déménagement du siège social de Vorwerk France, filiale du groupe allemand d'électroménager, résulte avant tout d'une opportunité. Occupant depuis 35 ans un immeuble en région parisienne dont elle était propriétaire, l'entreprise louait une partie de ses locaux trop grands et finalement inadaptés à ses besoins. "Fin 2003, l'occasion s'est présentée de vendre l'immeuble dans sa totalité, raconte Michel Conil, le directeur administratif et financier qui a piloté le projet de déménagement. La location immobilière n'étant pas notre activité maîtresse, nous avons vendu." L'opération étant fortuite, l'acheteur a consenti un bail précaire d'un an et demi pour permettre à l'entreprise de se retourner.

Le choix d'un nouveau site s'est donc rapidement imposé. L'entreprise a étudié plusieurs possibilités. Au final, c'est Nantes qui a été plébiscitée par les salariés eux-mêmes. L'agglomération offre une taille significative, avec des infrastructures de communication bien développées. La ville offre également un accompagnement pour les entreprises qui s'y implantent et leurs salariés. "La communauté urbaine emploie une personne dont le rôle est de gérer les problèmes rencontrés par les personnes mutées, du logement en passant par l'école ou encore les loisirs, souligne le directeur financier. Elle nous a également aidé dans notre recherche de candidats et nous a mis en relation avec des partenaires locaux."

A Nantes, Vorwerk a opté pour la location. Le montant des loyers est deux fois moindre qu'en région parisienne ( voir les données économiques de Nantes). "Ce déménagement a également été l'occasion de nous repositionner autour d'une stratégie à long terme." En effet, la localisation en Ile-de-France n'est pas en soi primordiale, l'entreprise n'y fait pas un gros chiffre d'affaires et n'y a pas de partenariats très important. Ses clients sont des particuliers et elle a développé un réseau d'agences commerciales en province. L'entreprise en a aussi profité pour moderniser son système informatique.

Je pensais que plus de 50 % des collaborateurs suivraient" Michel Cornil, Vorwerk

Avec ce projet, Vorwerk France a pourtant connu des difficultés sur le plan humain. Durant deux semaines un mouvement social a perturbé l'activité du siège social. Malgré une enquête interne réalisée en novembre 2004 dans laquelle 40 % de l'effectif se déclarait prêt à suivre l'entreprise, seul un tiers a réellement emménagé à Nantes. "J'ai été surpris car je pensais que plus de 50 % des collaborateurs suivraient". Après discussion avec les partenaires sociaux et les salariés, un plan de sauvegarde des emplois a été validé en janvier 2005 avec un volet d'aide au reclassement et une indemnité liée à l'ancienneté pour les personnes sortantes. "Rassurés, nos collaborateurs n'ont pas accepté la décision de déménager l'entreprise, mais ont compris cette décision."

En conséquence, Vorwerk a rapidement anticipé le remplacement de postes clés. A partir d'avril 2005, trois mois avant le déménagement, six nouvelles recrues sont venues de Nantes pour travailler à Paris et découvrir l'entreprise afin d'être opérationnelles dès l'emménagement en Loire-Atlantique. En tout, l'entreprise a recruté une vingtaine de personnes à Nantes. Elle a aujourd'hui retrouvé un effectif d'une trentaine de personnes.

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