Amazon et Twitter, les pires pollueurs du Web

Amazon et Twitter, les pires pollueurs du Web Greenpeace a analysé et noté les pratiques des géants du web et du cloud en matière de politiques énergétique et environnementale. Certains en prennent pour leur grade.

Le cloud, et, plus globalement, les services accessibles par internet, ont changé notre quotidien. Mais ils sont aussi en train de changer l'écologie de la planète, à cause de l'énorme quantité d'énergie qu'ils demandent.

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Consommation électrique du cloud par rapport à celle des pays. Le cloud consomme plus que l'Allemagne. © Greenpeace

Si aujourd'hui, 2,6 milliards de personnes sont actuellement connectées, ce nombre devrait augmenter de 60% lors des 5 prochaines années. Or, l'essor du cloud et des services en ligne va sensiblement accroître l'empreinte énergétique laissée par les datacenters. Les analystes s'attendent à ce que ces derniers voient leur demande en énergie progresser de 81% d'ici une quinzaine d'années.

Avec cet enjeu en tête, la dernière étude de Greenpeace a analysé les pratiques des plus grands acteurs du Web et du Cloud en matière de politique énergétique : Facebook, Google, Microsoft, Apple, Amazon,... L'ONG a ainsi noté ces ténors selon 4 critères permettant d'évaluer leurs efforts, de A (meilleure note) à F. Les résultats sont très contrastés.

 
Evaluation des politiques énergétique et environnementale des ténors du Web et du Cloud
Acteur Transparence sur la politique énergétique Engagement concernant les énergies renouvelables et Choix des sites Gestion de l'efficacité énergétique Lobbying en faveur des énergies renouvelables
Source : Greenpeace
Akamai A B B C
Amazon Web Services F F D F
apple A A B A
eBay A D B C
Facebook A A A B
Google B B B A
HP B D B C
IBM C D B C
Microsoft C C C C
Oracle C F D D
RackSpace C B C C
Salesforce B B C C
Twitter F D F F
Yahoo! C B B B
Equinix B D C D
Telecity Group C D C D

Deux très mauvais élèves ressortent : Twitter et Amazon, qui écopent de la pire note, "F", dans 3 critères, et un  "D" - pas honorable non plus - dans le dernière critère d'évaluation.

Twitter, lanterne rouge

Comme dans le précédent rapport il y a deux ans, Twitter est ainsi "la lanterne rouge de l'industrie concernant la transparence, ne fournissant aucune information sur son empreinte énergétique". Greenpeace lui décerne donc logiquement la pire note sur le critère de transparence, ni d'ailleurs sur sa manière de gérer son efficacité énergétique.  

Amazon choisit son énergie sans aucune considération pour son impact sur l'environnement et la santé.

Quant à son engagement concernant les énergies renouvelables et le choix des sites pour ses centres de données, ce n'est pas brillant non plus. Certes, Twitter n'a pas son propre datacenter, et loue son infrastructure informatique à Raging Wire et QTS. Mais Greenpeace rappelle que le réseau social a financé une extension de son infrastructure, pour 300 millions de dollars, fin 2012, en Géorgie. Or, sur ce lieu, son alimentation électrique ne dépend d'aucune énergie renouvelable, et repose uniquement sur le charbon, le gaz et le nucléaire. Twitter ne fait par ailleurs aucun effort de lobbying pour améliorer son impact énergétique, par exemple en incitant les politiques locaux à mettre en place des incitations fiscales pour passer aux énergies renouvelables .

Amazon et ses services Web en prennent pour leur grade

Greenpeace n'y va pas de main morte non plus contre Amazon. Celui qui fournit l'infrastructure d'une partie significative d'Internet est présenté dans le rapport comme "faisant partie des entreprises les plus sales et les moins transparentes en matière de consommation d'énergie". Ce géant choisit ainsi "son énergie uniquement en fonction de son bas prix, sans aucune considération pour son empreinte sur l'environnement et la santé."

Amazon écope d'un F en matière de transparence car "il ne rend public aucun détail, même le plus basique, concernant son empreinte énergétique et ses sources d'électricité". Même note médiocre concernant le choix des sites pour ses datacenters et ses engagements en matière d'énergie renouvelables. AWS continue ainsi "de s'étendre sans s'intéresser à son impact environnemental ou aux énergies renouvelables". Ses datacenters situés en Virginie, représentant 60% de ses instances EC2, sont alimentés par seulement 2% d'énergies renouvelables.

De même, contrastant avec ses rivaux Google ou Microsoft, qui travaillent avec leur fournisseur d'énergie pour augmenter la part d'énergie renouvelable, Amazon "n'a rien fait pour améliorer la politique énergétique de son fournisseur dans l'Oregon, dont il est pourtant le principal client", fustige Greenpeace. A titre de comparaison, poursuit l'ONG, Apple, Google, Facebook et Rackspace, ont également des datacenters dans cet Etat, "et demandent, eux, que leur centrale fournisse plus d'énergies renouvelables."

Pour mémoire, Netflix, Soundcloud, Instagram, Pinterest, HootSuite, Reddit, Foursquare, Dropbox, Tweetdeck ou Heroku utilisent tous le cloud d'Amazon.