Les extraits de "Qui veut la peau de l'Ecureuil ?" "Y avait-il une volonté voilée de freiner notre développement ?"

Charles Milhaud soupçonne à mots couverts que des banques concurrentes soient derrière certaines décisions de la de Banque de France désavantageuses pour les Caisse d'Epargne.

charles milhaud raconte ses déboires avec la banque de france.
Charles Milhaud raconte ses déboires avec la Banque de France. © TMAX - Fotolia.com

« J'ai pu remarquer également que le Groupe Caisse d'épargne fut le seul groupe bancaire français à s'être vu refuser l'homologation Bâle 2, non pas sur des opérations financières sophistiquées mais sur ses activités de banque de détail (crédit immobilier aux particuliers pour l'essentiel). Un refus prononcé alors même que le Groupe Caisse d'épargne affiche le plus faible coût du risque des banques françaises en ce domaine. Il y a sans doute une raison cachée derrière ce frein et il est vrai qu'en refusant cette homologation la Commission bancaire privait le Groupe Caisse d'épargne de quelques deux milliards d'euros de fonds propres qui auraient été ainsi " libérés ". De là à penser que l'on souhaitait mettre ce groupe sous contrainte...Mais dans quel but ? Y avait-il derrière de telles décisions une volonté voilée de freiner notre développement pour la plus grande satisfaction de nos concurrents ?

"La Banque de France se focalisait contre notre développement"

J'ai bien été obligé de remarquer aussi que la Banque de France se focalisait en permanence contre le développement des Caisses d'épargne dans le crédit aux PME. Ce fut la vraie raison de la procédure disciplinaire de 2006. Pourtant, cette activité menée professionnellement est non seulement l'un des éléments clefs de la transformation du groupe mais elle n'a pas jamais donné lieu à des problèmes importants. Ne faut-il pas voir là encore, au-delà de la frilosité du régulateur, l'attitude de certains concurrents soucieux de protéger leur pré carré ? Il est permis de se poser la question quand on sait qu'entre 2006 et 2009 les Caisses d'épargne ont vu leur concours aux PME progresser de plus de 20% alors que les autres banques freinaient ! N'y avait-il donc pas suffisamment de matière pour juger que cette politique favorisait indiscutablement un plus grand accès au crédit pour les entreprises ? Et n'était-ce pas à ce titre un gage d'intérêt général ? »