Les extraits de "Qui veut la peau de l'Ecureuil ?" "Philippe Dupont ne m'a pas passé le moindre coup de fil de réconfort"
Le président des Banque populaires Philippe Dupont était l'interlocuteur direct de Charles Milhaud pour mettre en route la fusion de leurs deux banques. Mais entre les deux patrons, les relations sont tendues. Et ne risquent pas de s'arranger.
« J'ai noté aussi que Philippe Dupont, président du directoire de Natixis et président du groupe Banque populaire, avec lequel je travaille régulièrement, s'est mis subitement aux abonnés absents. Jamais dans la tempête ce partenaire ne me passe le moindre coup de fil de réconfort. Il m'appelle une seule fois le lendemain matin de mon éviction pour me proposer un dîner ! Comme si je pouvais avoir le cœur à ripailler en pareille circonstance. Il ne pose aucune question sur la manière dont je vois désormais l'avenir du projet de fusion. Finalement, une telle attitude est conforme au personnage. [...]
La vraie déception liée à Natixis concerne son management. Le travail d'organisation et de structuration n'a pas été fait. Philippe Dupont, son président, a commis l'erreur de croire que Natixis n'était qu'un Natexis (apport des Banque Populaires ndlr) en plus important et qu'il pouvait continuer le même mode de gestion. En réalité, c'est une entreprise d'une nature différente qui était créée par cette fusion.
"Il estimait que la crise finirait en 2008."
En fin d'année 2007, la presse se fit l'écho de divergences d'appréciation sur la gestion de Natixis entre Philippe Dupont, Dominique Ferrero le directeur, d'une part ; Nicolas Mérindol et moi-même de l'autre. Pour dire vrai, ces divergences présentées par la presse comme une lutte de pouvoir étaient dues à une différence d'appréciation sur la profondeur de la crise. Avec Nicolas Mérindol, nous considérions que celle-ci en était à ses prémices, alors que Philippe Dupont et Dominique Ferrero estimaient, et ils n'étaient pas les seuls, que cette crise pourrait finir vers la fin du premier trimestre 2008. »