Les extraits de "Qui veut la peau de l'Ecureuil ?" "Michel Pébereau n'a jamais accepté que les Caisses d'épargne évoluent"

Michel Pébereau est dans le viseur de Charles Milhaud. Selon lui, le président de BNP-Paribas a tout tenté pour contenir l'ascension des Caisses d'épargne comme banque traditionnelle.

l'influence de michel pébereau  sur le capitalisme français est confirmée par
L'influence de Michel Pébereau  sur le capitalisme français est confirmée par Charles Milhaud. © Cécile Debise / Journal du Net

« J'ai beaucoup d'admiration pour Michel Pébereau : c'est un très grand banquier, un homme en tous points remarquable, pianiste à ses heures, spécialiste de science fiction. Il n'a jamais accepté que les Caisses d'épargne puissent souhaiter évoluer, grandir, devenir de véritables banques, être autre chose qu'un simple instrument de collecte de la Caisse des dépôts.

Tout au long de ces dix dernières années, il fut un opposant redoutable, non pas dans un affrontement frontal mais par son pouvoir d'influence. Sans doute Michel Pébereau considère-t-il qu'il n'est pas normal qu'après le CIC le Crédit Lyonnais lui ait également échappé. Sans doute considère-t-il que les banques coopératives qui s'en sont portées acquéreur l'ont fait à un prix qu'il considérait comme prohibitif, et que c'est justement leur statut de banques coopératives qui leur a permis une telle acquisition car elles n'ont pas de comptes à rendre à des actionnaires. Sans doute aussi la création d'un autre grand groupe coopératif est-elle, pour Michel Pébereau, une erreur stratégique et l'existence d'un seul groupe coopératif ? le Crédit agricole en l'occurrence ? est-elle largement suffisante. Selon sa logique, il n'y avait aucune raison de favoriser la création d'un deuxième acteur coopératif significatif.

"Pour lui, les Caisses d'épargne devaient se limiter à la collecte de l'épargne."

Cette opposition aux banques coopératives s'est traduite de façon très directe au travers de son action de président de la Fédération des Banques européennes par des interventions incessantes auprès des instances européennes peu favorables, par principe, aux structures coopératives.

Elle s'est traduite de façon plus feutrée à l'égard des Caisses d'épargne, ne serait-ce que par les réserves qu'il pouvait formuler auprès de tel ou tel de ses interlocuteurs ou de tel ou tel jeune inspecteur des Finances venu le consulter avant de se décider à rejoindre l'Écureuil. J'ai tout lieu de penser qu'il fit tout pour que l'opération Ixis ne se réalise pas. Quant à la création de Natixis, il y était farouchement opposé. »