Après les banques, les pays peuvent-ils faire faillite ? Les Etats ne sont pas des entreprises, ils ne peuvent pas se placer en faillite

Lorsqu'une entreprise française se retrouve étranglée par ses dettes, elle se place en procédure de cessation de paiement. Aux Etats-Unis, c'est le "chapitre 11" qui encadre la procédure de faillite et protège les entreprises des saisies. Les sociétés disposent ainsi d'un cadre légal qui organise la faillite.

Pour les Etats, rien de comparable. Aucune structure ne permet aux Etats souverains de se déclarer en faillite. Pour faire face à leur endettement, ils doivent trouver par eux-mêmes des ressources en utilisant les leviers qu'ils ont entre les mains (s'endetter encore plus, lever l'impôt, battre la monnaie, vendre des actifs, etc.). Pour financer sa dette, un Etat propose des obligations dont la rémunération est variable en fonction de la demande. S'il ne trouve pas preneur, parce que les investisseurs n'ont plus confiance, il est toujours envisageable que la banque centrale du pays se porte acquéreur. Elle peut même éventuellement créer de la monnaie pour financer ses achats.

Pourtant, l'histoire a démontré qu'à certains moments, des Etats se sont retrouvé en situation de surendettement. L'idée a donc germé de créer un système d'encadrement des faillites d'Etat au niveau international. En 2001, Anne Krueger, directeur général adjoint du FMI, propose un projet de règlement judiciaire au niveau des Etats. L'idée était d'amoindrir le rôle du FMI dans les crises que rencontrent les Etats en faisant peser sur les prêteurs une partie du risque de défaut de paiement. Mais le scepticisme des Etats-Unis et la crise argentine qui surviendra quelques mois plus tard auront raison de ce projet.