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INTERVIEW
05/12/2006
Andrés Atenza (Conférence des Grandes Ecoles)
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Andrés Atenza est directeur général du groupe ESC Clermont et depuis peu président du chapitre des écoles de management au sein de la conférence des Grandes Ecoles. A l'occasion de la sortie d'un livre blanc, il revient sur les principaux enjeux de la formation continue pour les écoles de management et la manière dont elles s'adaptent à ce marché en pleine mutation.
Les écoles de management ont-elles profité de la mise en place des dispositifs de validation des acquis par l'expérience (VAE) et des droits individuels à la formation (DIF) ?
Andrés Atenza. La montée des demandes de VAE pour la reprise
d'études est lente. Il n'y a pas eu l'engouement que l'on pouvait escompter, même si cela démarre, avec plus ou moins de succès selon les écoles et les
partenariats.
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De plus, les écoles de management ont naturellement parié sur les formations longues, interentreprises et diplômantes, qui sont leur cur de métier. Or, la majorité des entreprises incitent leurs salariés à prendre annuellement leurs 20 heures de DIF, plutôt que de les accumuler sur plusieurs années (six au maximum) afin de suivre des programmes plus longs. Ces réflexes favorisent donc les organismes qui proposent des formations courtes. Finalement, nous avons bien sûr profité de ces mesures, mais sans doute moins que d'autres acteurs de la formation continue.
Comment les écoles de management se sont-elles adaptées à cette demande pour des formations courtes ?
Nous avons profité de la VAE et des DIF, mais sans doute moins que d'autres" |
Tout d'abord, beaucoup d'établissements se sont tournés vers les formations courtes ou les séminaires intra entreprises. Pour certaines écoles, ces activités peuvent représenter jusqu'à 50 % du chiffre d'affaires de l'activité de formation continue. De plus, nous développons, depuis 2001, avec les membres du chapitre des écoles de management, le programme BADGE (Bilan d'Aptitude Délivré par les Grandes Ecoles), qui concerne 50 des 69 formations diplômantes proposées par nos membres. Ce dispositif permet aux salariés de cumuler leurs heures de formations courtes sous forme d'unités de crédits. Arrivé à un certain nombre, ils peuvent obtenir les diplômes délivrés normalement par les écoles, sans interrompre leur activité professionnelle.
Quels sont les atouts des écoles de management par rapport aux autres acteurs de la formation continue?
Et toujours...
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Comme les universités, les écoles de management disposent généralement d'activités de recherche en leur sein et d'équipes de chercheurs permanentes. Elles ont donc cette force et cet avantage d'allier la recherche avec la pratique du terrain.
Et tout comme les opérateurs privés, les écoles de management sont à l'écoute des besoins des entreprises et des marchés, avec une capacité d'innovation pédagogique et sociale formidable.
Je dirais que nous faisons aussi bien du prêt-à-porter, avec des diplômes reconnus et valorisés, que du sur-mesure, en fonction de besoins ponctuels et localisés des entreprises.
Quelle part représente la formation continue dans l'activité des écoles de management ?
Nous faisons aussi bien du prêt-à-porter, que du sur-mesure" |
Cela est très variable en fonction des établissements. Pour certains acteurs, elles représentent jusqu'à 30 % de leur budget de fonctionnement.
Dans d'autres établissements elle est restée marginale, parfois même inexistante.
La formation continue représente aujourd'hui, en moyenne, 8,35 % du budget des grandes écoles de management, soit un apport de ressources financières indispensable.
Alors que les grands groupes multinationaux recherchent des partenaires capables de les accompagner sur plusieurs pays, comme l'explique le livre blanc, les petites écoles sont-elles, à terme, menacées ?
Sites
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De la même façon qu'il y a des grandes entreprises et des PME, il nous faut de grandes écoles et des petites. Je défends l'idée que nous avons besoin, en France, d'une biodiversité institutionnelle dans le monde de l'enseignement. Il existe aux Etats-Unis des établissements accrédités AACSB qui comptent tout juste mille étudiants. Les réponses possibles au problème de la taille résident dans les partenariats et les politiques d'alliances. On a déjà vu, au niveau régional, des écoles de commerce travailler en partenariat avec des universités pour répondre à des appels d'offres. Dans les pôles de compétitivité, il existe des alliances entre écoles de management et écoles d'ingénieurs autour du développement de certaines compétences. Par ailleurs, beaucoup d'entreprises ont besoin de notre présence au niveau local. En effet, les écoles de commerce sont souvent, en région, les seuls acteurs à pouvoir offrir une véritable expertise pour le développement international des entreprises.
Le livre blanc pose aussi la question de la compatibilité des mastères spécialisées avec la nouvelle architecture européenne des diplômes LMD. Pourront-ils se développer en faisant figure d'exception française ?
Les écoles de commerce sont souvent, en région, les seuls acteurs à pouvoir offrir une véritable expertise pour le développement international des entreprises" |
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