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(juillet 2004)

Coaching
Le coach est dans la place

Le coaching a poussé la porte de l'entreprise et commence à y jouer un rôle. Certaines réticences persistent, notamment face à une profession encore jeune et peu structurée.
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Histoire d'un coaching réussi
D. Steiler (Grenoble EM)
François Potier (PPR)

Au commencement était le coche. Il était conduit par le cocher, qui remplissait une mission de transport de voyageurs d'un point à un autre, le plus rapidement possible et dans le maximum de confort. Il aidait donc à atteindre un objectif défini par son client, dans les meilleures conditions. Le terme français a donné le mot anglais coach, apparu plus récemment aux Etats-Unis dans le sport de haut niveau et signifiant "entraîneur". Le coaching a ensuite fait son apparition dans le monde de l'entreprise, répondant à une demande de cadres dirigeants soumis à une pression croissante. Depuis peu, certains coachs ont également investi la sphère de la vie privée.

La Société française de coaching s'en tient cependant à une application professionnelle. "Le coaching est l'accompagnement de personnes ou d'équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d'objectifs professionnels" peut-on lire sur le site de l'association.

Le coaching s'est progressivement répandu dans les entreprises. D'après une étude du Syntec conseil en évolution professionnelle, plus de 60 % des entreprises françaises ont recours au coaching pour accompagner leurs salariés, avec pour principale mission de faire progresser le management. Cependant, à l'interieur des entreprises, il reste une pratique réservée aux cadres de haut niveau. Malgré tout, certains managers, surtout les experts, restent très réticents et refusent d'entrer dans une telle démarche.

Les missions de coaching durent en général de quatre mois à un an, avec dix à quinze séances de une à quatre heures. Quant à leur prix, il varie de 200 euros à 550 euros en moyenne par heure, d'après Valérie Moissonnier, vice-présidente de la Fédération francophone de coaching. Un coût élevé qui explique également que le coaching reste destiné au "top management".

Une profession jeune et non réglementée"

Le coaching n'est pas nouveau. "Il s'agit d'une pratique millénaire fondée sur des principes simples : l'art du questionnement, l'écoute active et la reformulation, le feedback positif, la prise de conscience et la considération positive inconditionnelle" explique la vice-présidente (lire la tribune).

Cette pratique repose principalement sur trois fondements théoriques, parfois utilisés simultanément par les coaches. Dans la thérapie analytique, la relation à la personne se caractérise par une distanciation forte : le coaché doit apporter de la matière à la discussion, alors que le coach parle peu, le but étant de remonter à la source du problème. La théorie comportementaliste cherche au contraire à traiter les symptômes. Par exemple, le coaché va apprendre à faire des reproches à un collaborateur. Dans le mouvement humaniste, la qualité de la relation est essentielle. Le coach doit faire preuve d'écoute empathique, d'authenticité et de non-jugement. Il doit permettre au coaché de s'accepter de façon inconditionnelle, selon l'expression de Carl Rogers (*).

Les coaches s'appuient sur ces fondements théoriques, mais aussi sur leur expérience. Certains d'entre eux ont une formation initiale en psychologie et se centrent ensuite sur le management. D'autres ont été managers, ce qui leur a apporté des compétences techniques. En général, ils ont en plus suivi une formation spécialisée.

Histoire d'un coaching réussi
D. Steiler (Grenoble EM)
François Potier (PPR)

Attention, le coaching étant une profession jeune et non réglementée, il faut se méfier des charlatans et autres gourous. Pour choisir un coach, demandez-lui ses références, s'il respecte un code déontologique, s'il appartient à une fédération professionnelle comme la Société française de coaching, la Fédération francophone de coaching ou encore l'International federation of coaching... Et gardez à l'esprit que le coach n'a pas vocation à assister son coaché dans une relation de dépendance. Au contraire, il doit le responsabiliser et construire avec lui des solutions, dans une relation d'interdépendance.

(*) Carl Rogers, psychologue humaniste américain, 1902 - 1987

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