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DOSSIER 
 
27/10/2004

Salaires des cadres
71 % des cadres ont perdu du pouvoir d'achat

En 2003, seulement la moitié des cadres a reçu une augmentation. Et parmi eux, seule la moitié a bénéficié d'une augmentation supérieure à l'inflation.
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Jean-Luc Cazettes
(CFE-CGC)
Sommaire

Le clivage junior-senior
Des éléments variables
Jean-Luc Cazettes (CFE-CGC)
Eric Wuithier (Towers Perrin)

Sept cadres sur dix moins riches aujourd'hui qu'hier. Si vous n'avez pas obtenu d'augmentation de salaire de plus de 2 % en 2003, vous appartenez à cette catégorie des perdants. Et pour redresser la barre, ne comptez que sur vous. Les négociations collectives se raréfient, au profit du mérite et du cas par cas.

Tels sont les grands résultats de l'enquête annuelle de la CFE-CGC sur les salaires des cadres, publiés en avant-première par le Journal du Management. D'après cette étude, la situation des cadres est tout simplement pire qu'en 2002. L'année dernière, seule la moitié de l'échantillon (cf. encadré) a bénéficié d'une augmentation de salaires, contre 63 % un an auparavant. Et pour 14 % des cadres interrogés, le salaire a même diminué, contre 11 % en 2002.

Parmi ceux qui ont été augmentés, 42 % ont touché moins de 2 % de plus qu'en 2002. L'inflation ayant atteint l'année dernière 2,1 %, cette partie de l'échantillon a donc perdu en pouvoir d'achat. En ajoutant ceux dont la rémunération a baissé, on constate qu'en tout 71 % des cadres de l'échantillon ont perdu du pouvoir d'achat.

L'évolution de la rémunération brute totale 2003 / 2002 (CFE-CGC - Esope 2004)
Votre rémunération...
       2003      2002
A augmenté  
  50 %
  63 %
A diminué  
  14 %
  11 %
Est restée stable  
  36 %
  26 %

Parmi les salariés augmentés (CFE-CGC - Esope 2004)
% de la hausse  
       2003      2002
Moins de 2 %  
  42 %
  32 %
De 2 à 5 %  
  42 %
  49 %
De 5 à 10 %  
  11 %
  15 %
Plus de 10 %  
5%
4%

Evénement
Ressources Humaines
Les nouveaux défis
Un Forum Benchmark Group le 25 novembre, avec Le Journal du Management.

Autre enseignement de cette enquête : l'écart entre les hommes et les femmes se creuse. En 2003, comme en 2002, ce sont les hommes qui ont proportionnellement le plus bénéficié d'augmentations. En 2002, les femmes connaissaient proportionnellement moins de diminution de salaire que leurs collègues masculins. Le rapport s'est finalement inversé l'année dernière. Les seniors sont également les plus touchés par la stagnation ou la baisse des salaires (voir les données détaillées).

L'évolution de la rémunération brute totale (CFE-CGC - Esope 2004)
Votre rémunération...
       Femmes      Hommes
A augmenté  
  43,5 %
  51 %
A diminué  
  16 %
  15 %
Est restée stable  
  40,5 %
  34 %

Quel type d'augmentation ? (CFE-CGC - Esope 2004)
Augmentation individuelle seule 
  55 %
Augmentation collective seule 
  25,5 %
Individuelle et collective 
  19,5 %

Par ailleurs, la tendance est de plus en plis à la négociation individuelle des salaires. En 2002, les augmentations individuelles seules représentaient 40 % de la population augmentée, contre 55 % en 2003. "Aujourd'hui, seules les négociations individuelles persistent. La rémunération s'attribue au mérite", estime Eric Whutier, spécialiste en rémunération au sein du cabinet Towers Perrin (lire l'interview).

Parmi les salariés ayant vu leur rémunération baisser (CFE-CGC - Esope 2004)
% de la baisse 
Part
Moins de 2 % 
  34 %
De 2 à 5 % 
  28 %
Plus de 5 % 
  38 %

Concernant votre rémunération, vous diriez que vous êtes... (CFE-CGC - Esope 2004)
... très satisfait  
2,5%
... plutôt satisfait 
  50 %
... mécontent 
  47,5 %

Dans ce contexte, il est étonnant de constater que moins de la moitié de l'échantillon est mécontente de son salaire. Car, comme le note l'étude, la satisfaction n'est pas forcément liée à une rétribution réelle. La rémunération s'est en effet complexifiée. Parts fixe et variable, 13ème mois, formations, avantages en nature, plans d'épargne retraite, rendent difficile toute comparaison (voir les données détaillées).

Le clivage junior-senior
Des éléments variables
Jean-Luc Cazettes (CFE-CGC)
Eric Whuitier (Towers Perrin)

Reste, tout de même, une bonne nouvelle : en 2004 et 2005, la situation devrait s'améliorer. "La courbe démographique va s'inverser, note Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC. Les entreprises vont commencer à ressentir la pénurie de cadres. Le rapport de force sera différent." (lire l'interview)

Jean-Luc Cazettes
(CFE-CGC)
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Méthodologie
L'enquête Salaires 2004 a été lancée en septembre 2004 et les résultats traités en octobre. Les réponses proviennent d'un échantillon de 1.000 salariés : ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise... qui représentent l'ensemble des secteurs d'activité sur le territoire national. La population concernée est en majorité d'un niveau de formation supérieure. Elle est composée principalement d'ingénieurs et de cadres. 91,5 % de l'échantillon travaille dans le secteur privé et 91 % bénéficie d'un contrat à durée indéterminée. 66 % de la population ayant répondu travaille dans une entreprise de plus de 500 salariés. Enfin, près de 46 % de la population gagne entre 31.000 euros et 50.000 euros par an.

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