La musique en ligne s'impose sur la Toile en cette
rentrée 2007 avec une véritable révolution : le rapprochement
de la gratuité et de la
. légalité.
En effet, après l'initiative de Neuf Cegetel qui vient
de proposer un service d'écoute de musique illimité
dans son offre d'accès, la Société française Blogmusik
a ouvert depuis le 22 août un nouveau site : www.Deezer.com
qui permet aux internautes d'écouter gratuitement plusieurs
centaines de milliers de titres avec l'accord de SESAM
et de la SACEM.
Disponible en 16 langues, le site Deezer.com connaît
déjà un succès commercial international qui s'ajoute
à celui d'avoir réussi à concilier le goût des internautes
pour les contenus gratuits et la nécessité légitime
de rémunérer les artistes pour leurs uvres.
Ce service, déjà proposé sous le nom de Blogmusik,
avait dû être retiré en mars 2007 faute d'un accord
avec les ayants droit.
De retour après avoir réussi à négocier un accord avec
la SACEM, Deezer.com devient aujourd'hui l'unique acteur
à proposer une solution gratuite pour les internautes
qui prévoit également la rémunération des artistes,
auteurs, compositeurs, maisons de disques,
via les
revenus publicitaires générés.
Le service Deezer propose uniquement de l'écoute en
streaming et non du téléchargement. Toutefois, à la
différence des sites de WebRadio, les internautes sont
libre de choisir leurs morceaux parmi les 200.000 titres
actuels (source AFP), de créer leurs playlists, d'uploader
sur le site leurs propres morceaux.
En effet, pour l'instant, deezer.com est alimenté par
les internautes eux-mêmes, créant ainsi une forme de
" discothèque communautaire ", destinée à concurrencer
les plateformes payantes de type Fnac music ou MusicMe.
Après l'avortement prématuré du débat législatif sur
la licence légale, après l'échec à demi avoué des DRM
et autres outils de " protections " des uvres, la SACEM
semble s'orienter vers une prise en compte " décomplexée
" de la réalité du cyberspace.
L'accord avec Deezer est expérimental, donc temporaire.
En outre, les modalités de rétribution des auteurs dans
le cadre de ce projet ne sont pas connues.
Ainsi, faute de cadre juridique défini, les acteurs
actuels et futurs de la musique gratuite en ligne devront
défendre leur projet et négocier directement avec les
sociétés de gestion de droits d'auteurs et autres ayant
droits désignés.
La légalité sur internet a un prix, celui de la précarité.
Affaire à suivre
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